Les Exquis Mots (15)
Les "Vamps" des Exquis Mots...
Jocelyne prend une feuille du journal de Brigitte qui la lui reprend.
Jocelyne réclame silencieusement un bout de journal à Brigitte qui finit par céder.
JOCELYNE : Ben écoutez voir un peu c'qu'y disent là : « C'est vendredi soir que les policiers ont
retrouvé deux individus ivres divaguant sur la voix publique. Il s'agirait de Monsieur Marc et de Monsieur Michel qui avaient un peu trop fêté la vingtième représentation de leur pièce...
Ils ont été placés en cellule de dégrisement jusqu'au lendemain matin quand leurs pauvres femmes sont venues les récupérer..... Quelle tristesse !
BRIGITTE : Oh ben tiens, y'a les conseils de santé de Béa et Mado : Mesdames pour supprimer la culotte de cheval, mangez de l'avoine !
JOCELYNE : Tiens, c'est bizarre ça, écoutez voir un peu : « Un voleur allemand se fait mordre par un berger arabe. » Boh, doit y'avoir une infusion, c'est pas possible !
BRIGITTE : Oh encore un attentat contre une femme seule. Ça vous fait pas peur ça Jocelyne ? Moi j'y pense souvent, hein ?
JOCELYNE : ça va pas d'vous mettre des idées pareilles dans la tête, non ?
BRIGITTE : Ben eh, regardez cette pauvre Margot... Elle s'est fait bousculer par un voyou qui voulait lui voler son sac à main et bien depuis elle....
JOCELYNE : Eh ben tant pis pour elle. Elle l'a bien cherché ! Vous n'allez pas me dire quand même non ? Celles-là qui s'font attenter c'est qu'elles le veulent bien ? Avec les mini- jupes et les bas-couture vous ne croyez pas qu'elles le font exprès, non ?
BRIGITTE : Oh ben voui !
JOCELYNE : Alors, alors... Nous aussi on pourrait se faire attenter. Tous les jours même !
BRIGITTE : Ah bon ?
JOCELYNE : Ben oui ! Seulement on s'respecte, on a notre quant à soi. Tiens, par exemple, moi j'sais bien c'que j'f'rais si je voulais qu'on m'attente. Je remonterais là... j'raccourcirais un peu ici... et hop ! le tour est joué, j'suis attentable.
BRIGITTE : Oui... enfin... faut pas rêver, hein ? En tous cas cette pauvre Margot, elle, a eu sa chance et puis elle l'a laissée passer.
JOCELYNE : Eh ben tant pis pour elle. A nous de pas laisser passer la nôtre et pis c'est tout ! C'est vrai, quoi... faut se tenir prêtes, rester féminines et coquettes.
BRIGITTE : Vous avez raison Jocelyne, et ben dès demain je me fais un masque.
JOCELYNE : Un masque ?
BRIGITTE : Ben oui, un masque aux poireaux, y paraît que c'est vitrifiant, c'est Béa et Mado qui le disent. Oh pis y'a le masque aux concombres aussi qu'est bien, ou aux carottes.
JOCELYNE : Aux navets aussi, non ? On a qu'à se faire une grosse soupe de légumes genre minestrone et puis hop là hein ?
BRIGITTE : Oh ben oui, c'est c'que j'vais m'faire pour être belle pour aller jouer IMPER ET PASSE à Pouyferré.
JOCELYNE : Eh ben ça va être quequ'chose hein ?
BRIGITTE : Parce que ça y est ! J' fais partie de la troupe !
JOCELYNE : Hein ?
BRIGITTE : Je fais du théâtre maintenant : je joue dans la troupe des Exquis Mots.
JOCELYNE : Non mais j'y crois pas. Et vous jouez quoi comme rôle alors ? Une vieille rombière ?
BRIGITTE : Pas du tout ! Je suis une jeune femme BCBG ! J'vas user de mon charme pour séduire un homme. Et toc....
JOCELYNE Ah ! ah ! ah ! Et vous y arrivez ? Faudra que j'aille voir ça !!!!! On aura tout vu !!!!
BRIGITTE : Oh mais vous n'avez qu'à venir. Il y a un célibataire dans la troupe, un beau garçon, un cœur à prendre quoi !
JOCELYNE : Ah bon ? Et comment qui s'appelle cet Adonis ?
BRIGITTE : Hervé. C'est un beau prénom n'est ce pas ?
JOCELYNE : Ah oui ! Il pourrait peut-être m'accompagner à notre club des aînés ? Le club c'est bien pour les activités. Ben et moi, je viens de finir mon troisième collier de nouilles.
BRIGITTE : Oui, c'est vrai qu'au niveau des activités c'est pas mal. Moi j'suis contente, au yoga j'ai terminé le grand écart. D'ailleurs, c'est l'heure j'y retourne : j'vais attaquer le poirier...