Nouvelle : 2080

Publié le par M. G.


Nous sommes à Futuropolis,  dans une villade : condensé de ville avec villages voisins.

La villade est gouvernée par un parlement : les élections n'existent plus car, petit à petit, les électeurs, puis les élus ont déserté les bureaux de vote ! Les commémorations de pacification avaient disparu, de même que la fête du travail. Le mot « citoyen » était relégué aux oubliettes.  Par contre, il était OBLIGATOIRE de fêter non seulement les pères, mères, grands-mères, mais aussi les frères, sœurs, grands-pères, cousins, animaux, etc... de telle sorte que le commerce était constamment alimenté.

Les politiques, les élections ayant disparu,  avaient préféré vaquer à des occupations porteuses dans l'opinion populaire :

-« Il faut faire du vent, pour se faire remarquer ; » disait le chef suprême, et ses disciples adoptaient à la lettre, la maxime du gourou : l'apéritif au marché,  après la maisse, les repas en commun, etc...

Ils avaient tous comme signes de reconnaissance,  d'énormes 4x4 ou bien des voitures de gros calibres, polluant l'atmosphère, et occupant 2 places sur les parkings. L'essence était rationnée pour le peuple.


Les arts (musique, théâtre, littérature, cinéma) étaient relégués au placard :

trop subversifs dans une société allant à l'essentiel. Les intellectuels, au pilori !

Une fois par semaine, un camion poubelle venait ramasser, devant les maisons, les livres à jeter.


Restait le « SPAURT » :

 le spaurt était pratiqué dans une arène ; 3 équipes s'affrontaient jusqu'à ce que mort s'en suive.

 Pas d'arbitre, pas de règles, pas de sanctions : seul le public donnait de la voix pour magnifier les exploits les plus sanguinaires. Viols et tournantes se déroulaient aux abords de l'enceinte.


Plus de « nuances », de « poésie », de « nostalgie », ces mots étaient proscrits et quiconque les prononçait encourrait une forte amende et un emprisonnement sévère.

Les routes étaient abandonnées, donc très dangereuses, mais, la priorité était ailleurs.

Police corrompue, gouvernants despotes, le règne de la dictature était bien là. Enfin, l'« Elu » pouvait régner sans partage.

Le dimanche, il fallait aller à la « MAISSE » : dans un temple, sorte d'amphithéâtre,  des ministres faisaient répéter inlassablement les maximes du chef suprême :

« Tu ne mentiras point.

- Tu obéiras bien.

- Tu n'objecteras point.

- Simplement, tu parleras. » etc...


Tout le monde se méfiait de tout le monde :

les espions, les balances étaient partout.

 Les gens s'enfermaient dans leurs maisons afin de regarder la télé délivrer en boucle, des messages à la cause du dictateur.

Les provisions de victuailles étaient commandées sur Internet, afin d'aller au plus vite, sans le moindre risque de rencontrer des matons.

Pas de vélo, ni de marche à pied : trop périlleux ! On aurait pu à tout moment tomber sur la police anti émeutes.

Il fallait payer un fort impôt aux seigneurs.

Les écoles étaient réduites au strict minimum car il fallait payer très cher pour que les enfants soient scolarisés. A l'image de l'école primaire, il n'y avait plus qu'un maître à bord pour l'enseignement. Les grèves étaient interdites sous peine de sommations.

Les vacances : la mer avec une toute petite plage pour la plèbe et une grande pour les maîtres. L'eau était noirâtre.

Ainsi allait le cours des choses en temps futurs, bien prévisibles auparavant...


Publié dans culturels

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