La serre
Quel éblouissement en entrant dans cette serre,
Ce palais de cristal aux moult carreaux de verre !
Et quelle vision pour charmer son regard !
Etais-je chez Monet par un heureux hasard ?
Visitais-je Aubusson et ses tapisseries ?
Etais-je, simplement, en pleine rêverie ?...
Je fus saisi d'abord par le nombre des fleurs
Qui somptueusement étalaient leurs couleurs :
Des rouges cramoisis. Des verts pleins de tendresse.
Des roses indiens. Des ors pleins de richesses.
Des fauves et des bleus s'alliant aux pastels
De quelques floraisons. Et des blancs éternels.
Palettes d'artistes et bouquets romantiques
Composaient en ce lieu de belles mosaïques.
On eut dit des tapis de laine, de velours
Garnissant un salon de style Pompadour.
Des tableaux de Maîtres prêts pour un vernissage
Qui, dans la chaleur moite, attendaient, là, bien sages.
Ou quelques broderies d'aiguille au petit point
Dont les beaux entrelacs me souriaient de loin.
Des flots de verdure descendaient en cascades
Pour onduler plus bas le long des colonnades
Sertissant étoles et chatoyants coussins
Que la serre d'amour maternait en son sein.
Ces Natures Mortes, ces fines aquarelles
Semblaient toutes figées pour la vie éternelle
Emaillant de leurs feux ce merveilleux décor
Que mes yeux reposés semblent revoir encor.
(En hommage à Mme P.)