L'exutoire
De son corps, de son sang, de ses entrailles,
Je suis née un jour de printemps.
De son cœur, de ses tripes, de son âme,
Elle m'aimait infiniment.
Je n'ai aucune souvenance
Des yeux clairs au regard aimant.
On dit qu'elle berçait mon enfance
De sa douce voix de maman.
Quelquefois je croyais l'entendre
Mais ce n'était que du vent
Dont le froid venait surprendre
Et gêner mes rêves d'enfant.
Il reste comme un vide en moi
Cause d'un deuil insurmontable
Mais de ma faiblesse et ma foi
Ma force est incommensurable.
J'ai toujours porté ce fardeau
Comme l'on peut « porter sa croix »
Certains jours j'en ai mal au dos
Car avec l'âge il prend du poids.
Et mon enfant en moi éveille
Les sentiments tant réprimés
Malgré le temps et le sommeil
Mon corps, lui, n'a rien oublié.
Alors, réveille-toi ma mère
Qui sommeille en moi de toujours
Réchauffe-moi de ta lumière
Redis-moi ta chanson d'amour.
Un jour d'été, quand le soleil
Mit des paillettes dans ses yeux
Naquit mon fils... Et son éveil
Raviva les jours heureux..