« Ni haine, ni oubli » (1)

Publié le par L. S.


    « Ni haine, ni oubli » (1939-1945)

 

De cette guerre infâme, horreur de tous les temps

Qui fait pleurer les mères et souffrir les enfants

Sortez-moi ces horreurs, sortez ce cauchemar

Et relevez les ruines avant qu’il soit trop tard !

Cette lutte sans fin qui mène à la folie

Rend les hommes inhumains face à la barbarie.

Les camps comme Dachau font de sombres dimanches

Tristes les jours, tristes les nuits, triste l’ennui…

Rester droit, rester digne, s’accrocher, peu de branches !

Hélas! Pour s’enfoncer, se noyer, trop de puits !

Comme il est loin le temps des printemps amoureux

Le temps de la tendresse, le temps des jours heureux

Des moments délicieux passés dans notre nid

Où nous vivions ensemble si tendrement unis.

Ce foyer si serein où nos âmes et nos cœurs

Croyaient vivre à jamais un éternel bonheur.

Pourquoi a-t-il fallu que l’on m’arrache à toi ?

Pour devoir affronter ces regards pleins d’effroi

Là, au-delà du Rhin si loin des Pyrénées

O combien tu me manques ma douce et bien-aimée!

Sentir ton sourire réchauffer mon cœur gelé

Me donne une envie folle de rompre ces barbelés.

Je maudis cette guerre et ce camp d’Allemagne

Je rêve de pouvoir te rejoindre en montagne.

Je sais bien notre amour uni à tout jamais

Et je garde l’espoir d’un jour à tes côtés.

A cet instant ma douce nous sommes séparés

Je revois l’âme en peine ton regard tant aimé

O! Comme ce chemin vers toi est douloureux 

Pourtant, un jour viendra, où nous serons heureux…

 

Et ce jour arriva plein de minois gracieux

Venant nous accueillir, ô mon Dieu, ô mon Dieu !

Nous étions ahuris, affaiblis mais vivants

Des larmes dans les yeux comme de grands enfants

Vous, le charme prenant importé de Paris

Et nous pauvres misères, vous nous redonniez vie.

Nous étions à nouveau soldats, hommes, humains

Face aux divinités qui nous tendaient les mains.

                                               ********************

                    Remarque : Ce titre se trouve écrit à Tarbes aux allées sur la plaque du monument aux morts en hommage à la déportation.

 

Publié dans poétiques

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M
Ma grand-mère, décédée aujourd'hui, me disait toujours, enfant:<br /> - "surtout, je te souhaite de ne jamais connaitre la guerre. C'est l'horreur".
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