A propos des retraites (1/2)
Assurer véritablement l'avenir des retraites
1. Quelle doit être la fonction des retraites ?
Il faut absolument choisir l’une des 2 positions suivantes. Est-ce assurer aux personnes âgées :
- une vie digne, et en rapport avec ce qu'elles ont apporté à la société ?
- des revenus réduits et proportionnels à ceux qu'elles ont acquis lors de leur activité ?
La première proposition donne au smicard un revenu proche de son ancien salaire, et plafonne la retraite d'un gros salaire à un montant raisonnable, qui pourrait être fixé entre un et deux salaires médians.
La seconde proposition ne peut pas donner de quoi vivre au smicard et enrichit les héritiers du gros salaire.
2. Une réalité que les spécialistes préfèrent ignorer !
Ce sont les petits salaires qui cotisent pour les gros, et non l'inverse.
Il y a déjà quelques années, le CJD[1] avait relevé qu'un smicard ne récupérait à la retraite que le montant de ces
cotisations alors qu'un cadre en récupérait 140 % principalement parce qu'il vivait plus longtemps.
3. D'où provient la richesse à partager : ce qui doit être affecté aux retraites ?
Plus le développement du savoir et des infrastructures progresse, moins la production de richesses vient du travail instantané. Autrement dit la richesse produite est en grande partie le fruit
du travail des générations précédentes. C'est cela qu'il faut mettre à contribution pour assurer les retraites.
Le moyen le plus efficace, pour le faire, est d'en être propriétaire.
Les responsables syndicaux et des partis de gauche devraient s'en rendre compte.
La retraite par répartition doit reposer à la fois sur le travail instantané des actifs, et sur les
revenus de la propriété des infrastructures collectives rentables, et d'une participation minoritaire dans un certain nombre d'entreprises locales.
Il faut lutter contre la retraite par capitalisation individuelle, mais asseoir la retraite sur les revenus
des propriétés de la (des) collectivité (s) : autoroutes, voies ferrées, voies fluviales, logements sociaux, …. Hôpitaux, maisons de retraite (en en
développant le nombre), … EDF, France Telecom, … droits sur les réseaux de communication (téléphone portable, émission TV)… Brevet de la recherche publique… etc
Il s'agit de biens concrets, infiniment plus sûrs et plus utiles à la société, que les réserves monétaires qui sont virtuelles et n'ont aucune capacité de loger, de nourrir, de soigner … qui
que ce soit.
Or nos gouvernements socialistes (privatisations au profit de la finance internationale) comme de droite s'acharnent depuis un quart de siècle à transférer toutes nos
sources de revenus à la finance privée. En cela ils se plient au faux dogme imposé par le lobby de l'argent : « Le privé est meilleur gestionnaire que le public »
c'est-à-dire « un Euro est plus intelligent qu'un homme » car, dans le privé, c’est l’argent qui donne le pouvoir.
4. Qui assure l'éducation et la formation des jeunes, et la vie des seniors ?
Ce sont les actifs du moment et eux seuls.
Dans 5,10, 20 ou 50 ans, se seront toujours eux qui le feront. Les retraites reposent donc sur la capacité d'action des actifs du moment et des infrastructures dont
ils disposent pour le faire.
Ce n'est pas en discutant maintenant de l’âge de départ à la retraite dans 10, 15 ou 20 ans, que
nous assurons une fin de vie heureuse à la population.
5. Les premières priorités pour assurer les retraites :
· Former et intégrer à la société la jeunesse, en particulier celle des banlieues difficiles.
· Créer les infrastructures, économes en énergie, ayant les équipements nécessaires à la vie et à la santé de l’ensemble de la population.
· Récupérer la propriété d'investissement de rapport de long terme et organiser leur bonne gestion pour abonder les retraites par répartition.
[1] Centre National des Jeunes Dirigeants d'entreprise : association patronale humaniste, âgée de plus de 60 ans.
(A suivre)