Alors, je sais pourquoi…
Poème précédent : Au pays de cocagne
Alors, je sais pourquoi…
Par le chant de l’automne, troublante mélopée
Des feuillus qui frissonnent, leurs spires écorchées
Après la pluie scintillent des breloques de verre
Du feuillage ondulé des chênes centenaires
Alors, je sais pourquoi…
Par ce puits de lumière aux pépites diaphanes
Qui perce le feuillage avant qu’il ne se fane
D’un bruissement léger bercé d’un bleu pastel
Jaillit un jet de rais éclaboussés du ciel
Alors, je sais pourquoi…
Par la cacophonie d’un concert d’oisillons
Exerçant leurs sissones, en liesse, dans les buissons
Par ces flammées d’automne empreint de poésie
Dans la forêt frileuse aux colchiques transis
Alors, je sais pourquoi…
Par l’étreinte impétueuse, senteurs évaporées
De ce dandrarium d’espèces inopinées
De résineux tremblants aux larmes qui transpercent
Telles des perles d’ambre luisant après l’averse
Alors, je sais pourquoi…
La prégnance d’un lieu au luxe aléatoire
Concept de liberté, de paix ostentatoires
D’où les biches graciles traversent le sentier
Rencontre fortuite d’un trésor forestier
Alors, je sais pourquoi…
De ces instants uniques en plein cintre épurés
Je ramène avec moi le Superbe, comblée
Et pour tout partager de ces petits bonheurs
Avec tous ceux que j’aime, j’entends dire à mon cœur
Combien j’aime la vie
Alors, je sais pourquoi je vis.