Atelier d'écriture (24)
Atelier d'écriture : Atelier d'écriture (23)
Productions spontanées des différents participants
à partir de Jeux d'écriture
proposés sur un thème
dans le cadre de l'atelier d'écriture mensuel organisé à Adé.
Photos qui pourraient exister… et le trait essentiel de chacune d’elles
C’est moi, avec mon cartable neuf sur le dos, mon tablier à carreaux, mes socquettes blanches et mon nouveau vélo, avant de partir à l’école. C’est la rentrée. Mes frères et sœurs sont eux aussi, sur leur trente et un.
Qu’il est loin le temps où l’on soignait sa tenue pour la rentrée scolaire !
C’est moi, le jour de ma communion solennelle, dans une austère aube blanche, une couronne d’œillets blancs à la main. Pépé et Mémé posent avec moi dans leurs beaux habits du dimanche, un peu guindés et figés.
La communion était alors une étape importante dans la vie.
C’est moi, pendant le carnaval, déguisée en bohémienne, un panier d’osier plein d’œufs frais et de friandises. Le vent souffle fort car mon foulard me retombe sur les yeux, et mes longs jupons flottent tour autour de moi.
Les coutumes se perdent, hélas !
C’est moi, sur la plage de Royan, en compagnie de mes frères et sœurs. Nous construisons un château de sable. Il ne fait pas très chaud. Maman a dû nous emmitoufler, comme à son habitude dès qu’il y a un peu de vent. A l’arrière plan, d’énormes vagues, bordées d’écume, échouent sur le sable.
C’était le temps de l’insouciance !
C’est moi, avec des copines, en blouses bleues, sur la pelouse du lycée. Le soleil de Juin nous attirait à l’extérieur. Sur l’herbe, nous bûchions notre bac de français. Nous avions la vie devant nous et des projets pleins la tête. Nous nous interrompions souvent pour parler des garçons les plus mignons du bahut.
L’uniforme et la blouse sont proscrits, et maintenant, on voit tout et n’importe quoi.
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C’est moi, le jour de mon mariage. Ma belle robe blanche et mon voile traînent dans les flaques d’eau alors que mon père me conduit à la mairie. Il essaie tant bien que mal de me protéger de la pluie avec un grand parapluie.
Mariage pluvieux, mariage heureux !
C’est moi, à la maternité, avec mon fils dans les bras. Je suis toute en rondeur et des joues bien pleines me donnent un faux air de petit sumo. Mon bébé est endormi contre moi, et ses cheveux foncés sont hérissés sur le crâne. Il est magnifique dans son petit pyjama bleu pâle.
Etre maman, c’est la plus belle et la plus forte histoire d’amour qui soit.
C’est moi, à l’île d’Oléron, pendant les grandes marées. En compagnie de mon mari et d’amis, couverts de vêtements imperméables et chaussés de bottes, nous ramassons des crabes, tourteaux, étrilles, moules et huîtres, entre les rochers que l’océan a découvert pendant quelques heures. Nos seaux sont bien remplis.
Aujourd’hui, il est devenu risqué de ramasser des crustacés le long du littoral à cause de la pollution.
C’est moi, sur scène, pendant les salutations finales. Avec les autres acteurs, nous nous tenons par la main, et les spectateurs nous applaudissent. Des sourires satisfaits se lisent sur nos visages.
Nous avons diverti et fait rire tous ces gens. Le pari est gagné.
Brigitte