Ballade aux champignons
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Ballade aux champignons
Avec mon chien, je m’en vais à la cueillette des champignons. En effet, ces jours-ci, il a fait chaud et nous sortons d’une longue période de pluie. Avec mon couteau et ma poche en plastique… dans la poche de mon short, je m’engage dans les sous-bois avoisinants. Le chien, peureux, hésite à me suivre. Rien au sol ! Je regagne le sentier, en surveillant les côtés toutefois. Au loin, un tracteur s’escrime à couper de l’herbe des champs. Je tourne à gauche et descend vers la forêt profonde. Je rejoins rapidement une croisée des chemins… Tout droit sur les palombières, refuges des chasseurs à l’affût du gibier ! Il y a sur place des cordons pour agiter les appâts au-dessus des arbres, une cabane perchée et fermée : un vrai repaire à traquenards, mais pas de moisissures comestibles ! Je remonte vers un nouveau chemin des bois. Tracteur en face ! Je tourne aussitôt vers une autre entrée de bois. On se croirait dans « Notre-Dame-de-Paris des sous-bois », vu le grand espace qui m’entoure. On se sent bien petits, mon chien et moi. D’autres palombières se dressent au devant. Un chevreuil, surpris ou dérangé dans son repas, m’observe puis détale en bramant. Son cri ressemble à celui d’un chien très enroué. Ça vous met des frissons dans les veines. A terre, 2 limaces orange copulent, sans pudeur aucune. Indissociables ! La nature est sans fards. Je remonte vers la sortie du bois. Des rapaces planent dans les airs majestueusement. Me vient l’idée saugrenue et naïve d’être à leur place. Quel pied, le vol à tire d’ailes ! Sur le chemin du retour se dresse un magnifique béret sur le bas côté de la route. C’est une coulemelle ou « lépiote élevée », comme disent les scientifiques. Puis 2, puis 3… Je remplis ma poche en plastique, heureux comme un pape ! A midi, chez moi, cette cueillette finira dans nos assiettes, avec de l’ail, du sel et du persil. Succulent ! C’est le repos et le repas du guerrier.