C’est grave, docteur ?
Le malade : Allo… docteur ?
Le docteur : Lui-même. Que vous arrive-t-il, monsieur ?
Le malade : Docteur, ça ne va pas. J’aimerai connaître votre diagnostic.
Le docteur : Oh, vous le savez, je ne consulte pas par téléphone.
Le malade : Ce sera l’exception qui confirme la règle…
Le docteur : Je vous écoute… mais rapidement s’il vous plait parce que je suis
en pleine consultation.
Le malade : J’ai mal… très mal…
Le docteur : Je vous entends… mais plus précisément.
Le malade : Vous allez vite me comprendre, docteur… un mal généralisé
par les temps qui courent… un mal indéfinissable…
Le docteur : Ces symptômes ne m’en disent pas davantage.
Le malade : Pourtant je vous le répète, depuis quelques jours, je suis mal…
comme si j’avais une aversion… aigüe…
Le docteur : Une aversion ? Pas généralisée tout de même ?
Le malade : Je ne pense pas. Plutôt une nausée… bleue…
Le docteur : Comment ? Vous aussi ?
Le malade : Pourquoi ? Serait-ce une épidémie contagieuse ?
Le docteur : Vous n’êtes pas le premier à vous en plaindre.
Le malade : C’est grave, docteur ?
Le docteur : Pas autant que vous le craignez.
Le malade : Heureusement pour moi !
Le docteur : Comme pour tous les autres patients !
Le malade : Et que me prescrivez-vous ?
Le docteur : Un remède… de cheval.
Le malade : De cheval ?
Le docteur : Exactement. Face à l’urgence, à la situation, les grands moyens !
Le malade : Qu’est-ce que cela serait si c’était grave ?
Le docteur : Vous allez immédiatement oublier, ignorer tous vos bleus… à l’âme…
actuellement ils ne méritent que cela… A un certain stade de ltoute
maladie, la radicalité devient l’exigence. A bon entendeur, salut.
Le malade : Avec tous mes sincères remerciements, docteur.