Chasse à la palombe

Publié le par J. C.

Ici, dans cette belle région verdoyante des Pyrénées centrales, 

à la période des cèpes, la palombe, ramier migrateur,

est chassée par des passionnés à la « palombière ».

Construite au milieu des bois, souvent sur le haut d’un versant,

sur la plus grosse fourche du plus bel arbre du secteur,

en général un beau chêne au tronc assez gros, la cabane,

dissimulée en partie par le feuillage qui commence tout juste

à revêtir toutes ses belles couleurs automnales, devient,

durant des journées entières, la résidence, le « château »

des amoureux de ce type si particulier de chasse.

Dès l’aurore, en effet, après avoir « posé » les différents « appeaux »,

c’est-à-dire des pigeons sur quatre ou cinq arbres élancés,

bien placés autour de cette originale « maison en bois »,

les chasseurs se retrouvent, là, le plus souvent à plusieurs,

pour, dans un silence très reposant, faire le guet, scruter l’horizon…

dans l’attente d’apercevoir le passage de quelques vols importants.

Dès lors, et sans mot dire, s’expriment alternativement la maîtrise,

l’expérience, le talent de celui qui « tire les ficelles »,

qui est aux manettes, aux commandes… des leurres.

Sur lui repose simplement l’entière et motivante responsabilité

de réussir à attirer du plus loin possible évidemment,

les « meneuses », les « entraîneuses » afin de les inciter

à venir se poser, toutes en masse, à portée des coups de fusil.

Avant même qu’elles ne tournoient et finissent par se poser

près de leurs « congénères domestiques », chacun à son poste,

épaule son arme, vise et, au signal convenu, appuie sur la gâchette.

Tous les coups ne font pas mouche ! Cela va de soi !

Mais aussitôt, dans un bruit de battements d’ailes caractéristique,

les palombes, effarouchées, effrayées par les multiples détonations

reprennent leur vol vers des cieux plus cléments, des climats plus doux.

Il arrive quand même que le voyage de certaines d’entre elles

s’arrête là… blessées ou tuées par les plombs des cartouches.

Bien entendu, fort régulièrement sont comparés les tableaux de chasse.

Et, ici comme ailleurs, la galéjade, la fanfaronnade ou la « gasconnade »

facilitent grandement les exploits… verbaux… à nul autres pareils !

Par contre, saison après saison, se vérifient les amitiés, fortes,

la convivialité, gourmande, qui règnent là-haut entre terre et ciel…

Quel chasseur invétéré n’aurait pas, là-dessus, son anecdote,

sa belle histoire à raconter, à partager pour en témoigner ?

Pour autant, l’anti-chasseur l’écouterait-il ?

Une autre histoire…

 

Publié dans quotidiens

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M
<br /> Pour la chasse, Brigitte dit:" au dessus de la porte de la chambre, le fusil de mon père sommeille dans le râtelier depuis quelques années déjà. La chasse a été une de ses grandes passions.<br /> Quelques jours avant l'ouverture, il sortait la boite de dessus le buffet où elle était au sec. Il préparait lui-même ses cartouches: il versait la poudre qu'il dosait précautionneusement. Il y<br /> ajoutait des plombs de différents calibres et il sertissait le tout. Puis il sortait le fusil qu'il avait acheté par correspondance dans le catalogue Manufrance. Il nettotyait l'intérieur du canon<br /> avec des baguettes à houppe, astiquait la crosse, et vérifiait que tout fonctionnait bien: le cran d'arrêt, la gâchette, le percuteur.<br /> Le jour J, il se levait tôt. Il enfilait un treillis vert et de grosses chaussures de marche et il vissait sur sa tête une belle casquette. La cartouchière bien fixée à la taille, il partait,<br /> accompagné de mon grand frère qui le suivait à quelques mètres, le carnier en bandoulière et un baton à la main. De temps en temps, il fouettait les feuillages et les fougères dans l'espoir de<br /> faire sortir un lièvre. C'était encore le temps où le gibier abondait: lapins, faisans, perdrix, bécasses, cailles, canards...<br /> <br /> <br />
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