«Chasse aux sorcières»

Publié le par M. G.


Syndicats, partis de gauche, Attac et le collectif de soutien aux 3 licenciés du Méridien organisaient, vendredi dernier, un débat avec l'inspecteur du travail Gérard Filoche.


Je me rends à cette soirée de soutien, porté par l’envie d’apprendre, le désir de lutter et de refuser l’inacceptable. J’arrive avec une dem-heure de retard, n’étant pas coutumier de la Bourse du Travail, après avoir cheminé par le centre ville.

En arrivant dans le bâtiment, une banderole de soutien est érigée. Une porte est entrouverte : je m’y engouffre et pénètre dans un grand amphithéâtre bondé . Environ deux cent cinquante personne sont venues écouter l'inspecteur du travail Gérard Filoche traiter des « licenciements abusifs, du déni du droit du travail, des attentes à la liberté d'expression et de la souffrance au travail ».

Face à moi, une demi douzaine de personnes susceptibles de prendre le micro, attablées. La dame qui parle représente le collectif anti licenciement. Elle nous dit qu’il existe un site internet où toutes les informations sur le sujet sont mises à jour. http://licenciesdumeridien-infos.blogspot.com.

 Elle regrette que la presse régionale soit si peu diserte sur le sujet et décrète qu’il y a un point d’honneur pour le département à ne pas laisser ainsi filer les choses. Elle présente les trois licenciées comme des personnes ordinaires, ayant une vie de famille et une vie professionnelle normales. Attention ! Une quatrième personne est dans le collimateur. Elles ont simplement été choisies pour cibles par la Direction du Méridien Leclerc. Elle est vivement applaudie à la fin de sa prise de parole, puis laisse le relais au médecin du travail, une autre femme (Docteur Elizabeth Breunier). Cette dernière est plus discrète et raconte deux anecdotes montrant bien le stress lié au travail.

Enfin, l’inspecteur du travail Gérard Filoche, prend la parole et, de suite, coud un fil invisible de relation, de communication entre le public et lui-même. Quelle clarté dans ses propos ! Quelle mémoire ! Quelle richesse d’histoires vécues ! Sans aucune note, il déroule sa partition, il a même des mots d’humour quand il se moque de Laurence Parisot, présidente du MEDEF.

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« Si je n'avais pas été militant, mon métier d'inspecteur du travail me l'aurait fait devenir. »

« Parce que tout corps plongé dans une entreprise reçoit une poussée égale au volume d'exploitation constaté. Et je vois de plus en plus, semaine après semaine, mois après mois, les effets de la déréglementation du travail. »

« L'état de droit, dans les entreprises, est foulé aux pieds. Le code du travail, c'est un code intime, quotidien, fait de sueur et de sang, de luttes et de larmes, mais c'est aussi le code le moins enseigné, le plus dénigré, le plus fraudé. Celui qui fait l'objet du plus de mépris alors qu'il défend justement les lois de la République face au marché et de la seule protection des salariés. » 

« Moi, je salue toujours les syndicalistes, parce que ce sont des héros quelque part : il y a de la répression syndicale partout et il faut être courageux pour défendre ses revendications. On vous fait un chantage à l'emploi, à la carrière, à la prime et on fait tout pour que vous soyez démotivé ou carrément viré. S'il y a si peu de syndiqués en France, la principale question, c'est la chasse aux sorcières ».

 

Publié dans quotidiens

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M
<br /> Jean dit: "la globalisation, la course effrénée, mondiale, d'une nébuleuse financière."<br /> <br /> <br />
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