De l'action économique et sociale... (2/2)

Publié le par M. CC.

 

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·         La pire défaite  imposée par la Finance  à la démocratie  est le statut  de la BCE   et sa mission  de stabilité monétaire.  Cela  a consisté :

  1)  -  Par l'article 104 du traité de Maastricht, à lui  interdire  de financer,  sous quelque forme que ce soit,  les Etats de l’Euroland et tous les organismes en dépendant.  Pour se financer ceux-ci doivent  obligatoirement passer par le secteur privé  qui prélève un important pourcentage sur l'argent  émis par la Banque centrale. C’est un vrai racket des Etats de l’Euroland par la Finance privée. Il ne faut pas s'étonner  de la croissance inéluctable de leur endettement.

  2)  - Par  la priorité donnée à la stabilité monétaire,  et aux critères de Maastricht  qui sont récessifs, cela a fait passer la monnaie d'instrument de développement et de partage,qu'elle fut durant les 30 glorieuses, à celui de thésaurisation et de prédation. (Crédits à taux réels positifs et usuraire, et surtout spéculation.)
J’expliquerai ce point dans une autre intervention.

3)  - Il est très important de noter que, depuis 1984 puis dans le cadre de l'Europe, la France est totalement soumise à la liberté des « changes[1] ».
François Morin : professeur de sciences économiques à l'université de Toulouse, ancien membre du Conseil général de la Banque de France et du Conseil d'analyse économique, dit dans son livre « Le Nouveau Mur de l'Argent » :
… « … Les banquiers centraux ne sont plus en capacité d'influencer l'évolution des taux à long terme. Pire, leur politique d'alimentation monétaire des marchés financiers (financement des bulles à crédit, perfusions monétaires après leur éclatement) se met au service des intérêts directs de la finance libéralisée.
Bref, il n'y a pratiquement plus de régulation de ces grands marchés, sauf à dire que les pouvoirs privés sont maintenant aux postes de commande.... »

En d'autres termes, les Banques centrales n'ont pas les moyens de refuser aux grandes banques internationales de créer la monnaie qu'elles demandent, pour en faire ce qu'elles veulent ! ! ..

 

·         Conséquences …

Les démocraties ont capitulé sans condition devant la finance internationale en lui abandonnant
le pouvoir de création monétaire à son seul bénéfice.
Les banquiers centraux (particulièrement J. C. Trichet) , sont convaincus que la stabilité monétaire est le bien suprême, et la défendent contre vents et marées.

Cela a formé un cocktail empoisonné qui a conduit :

1)  - à rendre beaucoup plus rentable de faire travailler l'argent sur lui-même que de l'investir dans l'activité. (Crédits à taux réels positifs  et souvent usuraires, spéculation )

2)  - à financer et développer de façon exponentielle une économie virtuelle, seulement prédatrice,   cinq  fois plus importante et procédant à  un montant de transactions cinquante fois plus important que celui de l’économie réelle dès 2005.
C’est un simple faux pas de celle-ci qui a provoqué la crise actuelle.

3)  - à pratiquer le « Carry-trade » : Spéculation, faisant voyager en permanence des centaines de milliards d’équivalents dollars d’un bout du monde à l’autre,  pour prélever quasi systématiquement des marges, non seulement sur les différentiels de taux d’intérêt, mais aussi sur les plus-values des monnaies achetées lors de leur revente. 

Le projet de
 « Taxe Tobin », destiné à freiner ces mouvements de capitaux, n’est qu’un leurre qui empêche de proposer et d’appliquer  la seule solution efficace pour faire cesser ce racket « le rétablissement du contrôle des changes ».
Le « carry trade » est non seulement du racket, mais aussi une  « épée de Damoclès » qui limite fortement les capacités d’action économique des monnaies dans leur zone d’utilisation.
 

 

 



[1] Echanges monétaires. En France, le contrôle des changes a été instauré de 1939 à 1967 : aucune devise étrangère ne pouvait être vendue ou achetée sans l’intermédiaire du Fonds de stabilisation des changes. En 1967, le principe de la liberté des changes devient effectif, mais dès 1968 le contrôle des changes est rétabli à titre provisoire. La France a donc vécu dans un contrôle des changes quasi permanent de 1939 jusqu’au milieu des années 1980, à l’exception des années 1967-1968. Ces mesures ont été assouplies à partir de 1984, puis le décret de 1968 rétablissant le contrôle des changes a été aboli en 1989. Dans les pays de la Communauté européenne la libre circulation des capitaux devient effective à partir du 1° juillet 1990.

 

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