De l’ombre vers la lumière
Poème précédent : Lettre
d’une mère à son enfant
J’aime à penser que tout n’est pas fini
Et même si...après la vie
Il reste le néant
Je veux vivre intensément.
Mais comment faire pour satisfaire le besoin de complétude
Lorsque donner s’affaire avec ingratitude ?
Ce qui est pris, reçu, sans espoir de germer
Rend le sel de la terre insipide et damné.
L’âme de la poésie souffre d’étouffement
Dans les broussailles de l’enfermement.
Mes horizons se perdent dans l’insolent brouillard
D’un misérabilisme spirituel goguenard.
D’une vision obtuse au cœur sourd et blessant
Emerge une lumière infirme, vide de sens.
On s’égare de tout en s’égarant de soi
Dans un entendement aveugle de ses émois.
L’être affadi atteint de cécité mentale
Indécide la foi auspicieuse et vitale
A la survie des hommes, du ciel et de la terre
Embrumée par les larmes sanglantes de la guerre.
Je veux porter en moi les lois de la sagesse
Accordées d’émotions capables de tendresse
Ses tissus lanifères ancrés dans mes atomes
Comblant le vide avide de ses baumes.
Je veux glisser mes doigts sur l’arbre de vérité
Dans la vallée ouverte à l’authenticité
Là où les écureuils côtoient les hirondelles
Où la vue sur la plaine oléicole recelle
De trésors fabuleux aux essences variées.
Je veux marcher là où dansent les oliviers
Là où la pleine lune toise l’eau cristalline
Juste à côté des vignes descendant des collines.
Dans le petit moulin on partage le pain
La brume s’évapore sur le petit chemin
Qui randonne en silence de l’ombre vers la lumière
Comme le baobab s’étirant vers le ciel
Je veux m’élever vers ce qu’il y a de meilleur
Le répandre au grand jour en semant ses couleurs
Je veux briser les chaînes du pardon essentiel
A la maturation d’un esprit furibond
Dans une mue gracile comme un vol d’alcyon.
Le silence des mots frémissant sur le monde
Dans la contemplation de soi au creux des ondes
Vous projette parfois au cœur de la musique
Dans un état sublime, déférent et magique
Capable d’élargir le coeur en un éclair
Mettant au diapason l’entendement au clair
Ressuscitant nos êtres aux portes du levant
Laissant les asphodèles flirter avec le vent.