En apparence
Poème précédent : Souvenirs du 10 mai...
La nuit avait laissé du givre sur les toits
Et le petit matin peinait à se lever
Nous avons pris la route sous un ciel étoilé
Garant d’un jour d’hiver ensoleillé mais froid.
Les routes de campagne désertes et endormies
S’allumaient peu à peu d’une aube claire et douce
Comme un filtre brumeux sur l’herbe et sur la mousse
Le vert givré des champs avait des tons de gris.
La route de l’Adour nous menant à Bayonne
Déploie ses arbres nus qui miroitent sur l’eau
Et là, le fleuve embrasse notre Gave de Pau
Scintillant de ses ondes bleues d’acier qui frissonnent.
Le soleil hivernal éblouit la nature
Les cocons des grands arbres d’un blanc luminescent
Témoignent que la vie est en villégiature
Seuls les cygnes sur l’eau offrent un peu de vivant.
Malgré ce froid glacial vif et roboratif
Cette ambiance feutrée aux doux tons de pastel
Nous trompe par la chaleur que cette aquarelle
Apprivoise à nos yeux aveugles et naïfs.
Nos êtres sont parfois victimes de faiblesse
Par la beauté trompeuse d’un charme pernicieux
Qui manipule, égare, fragilise et nous blesse
Si l’on vient à comprendre qu’il était fallacieux.