Impuissance ?
Sous l’avalanche quotidienne des informations économiques, financières
et donc des conséquences humaines qui fatalement en découlent :
licenciements, fermeture d’entreprises, délocalisations de productions
avec augmentation du chômage et difficultés matérielles de vie,
nous avons, bien souvent, la triste et paralysante conviction
que nous sommes impuissants devant cette dure évolution.
Sans doute que la réalité formatée par les puissances financières
est effectivement celle-là et que, même en éveil, elle nous échappe.
Pourtant, ces derniers jours, tout un chacun a pu constater
que, parfois, il est possible d’entraver, au moins momentanément,
le cours des choses et d’obliger des responsables à renoncer
à leurs projets destructeurs pour leurs salariés puisque, chaque fois,
c’est le coût de la main d’œuvre qui devient la variable d’ajustement.
Oui, tous les Français, même les vacanciers des sports d’hiver,
ont bien enregistré le recul, le renoncement (pour cinq ans) du groupe Total.
Devant la puissante et déterminée mobilisation ouvrière des raffineries,
la certitude de voir assez rapidement, malgré des paroles rassurantes,
les cuves de la plupart des stations d’essence vides de carburants,
la pression de ministres puis de Monsieur le Président de la République
a eu pour effet d’obliger le « patron » de ce groupe à revoir ses décisions.
Le politique peut donc, encore parfois, peser de toute son influence !
Il serait donc temps que nous gouvernent des hommes et des femmes
qui, sans se laisser entraîner par un système financier méprisable,
ambitionneraient de faire jouer à l’Etat son rôle de régulateur,
de redistributeur de richesses, d’administrateur du bien commun
qu’il devrait tenir face aux établissements bancaires, aux multinationales.
En guise de leçon, retenons comme tout citoyen qui se respecte,
que l’impuissance collective et/ou politique est, elle aussi, toute relative
ce qui, avouons-le, permet, au-delà des envolées lyriques occasionnelles,
d’espérer malgré tout, un jour et surtout pour les nouvelles générations,
un monde un peu plus juste, plus humain… un peu meilleur.