J'avais 20 ans... (4)

Publié le par M. G.

 

J’AVAIS 20 ANS :

Au lendemain du 10 mai, le changement de société ne se traduit pas seulement par des réformes politiques et économiques. Tout de suite, un nouvel état d’esprit s’installe. Mitterrand  prend des initiatives dans le domaine de la justice (La France, terre d’accueil). Robert BADINTER, le nouveau ministre de la Justice veut tordre le cou à la loi « sécurité et liberté » d’Alain PEYREFITTE. Il demande aussitôt au Parquet de restituer la détention provisoire son caractère exceptionnel et de privilégier d’autres sanctions (semi liberté, amendes…)

Un changement de philosophie considérable mais qui lui tient à cœur est l’abolition de la peine de mort. La guillotine est condamnée. C’est lui qui se bat pour l’abolition depuis des années qui a cette tâche. Pourtant les 2/3 des français sont favorables au maintien de la peine capitale. Sa plaidoirie est sobre, pas d’éloquence théâtrale mais une passion froide s’appuyant sur la morale et l’efficacité. Le 18 septembre, l’Assemblée nationale supprime la peine de mort. En un siècle, la guillotine aura fait tomber 450 têtes. Marcel Chevalier fut le dernier bourreau de la république.

 

J’AVAIS 20 ANS : je fais mon service militaire à l’ESALAT de DAX : Ecole spécialisée de l’Aviation légère de l’Armée de terre. Autrement dit, une base école pour les pilotes d’hélicoptères.

Je suis en compagnie de  Palois, des Basques et des Landais. Bref, que du terrain conquis.

Cheveux rasés en décembre, les classes en suivant au P.E.G., peloton d’élèves gradés. Ceci me permettant d’avoir un baptême de l’air offert et d’obtenir mes premiers galons de brigadier. Puis, intégration au service SSIS (service secours incendie sauvetage). Autrement dit, les pompiers.

Une année longue et déprimante, des rencontres diverses et riches, la découverte de Dax city (cinémas, pizzerias, discothèques, etc…). Six mois m’auraient suffi largement !

J’y rencontre Loïc, grand par la taille, joueur de foot à l’Aviron Bayonnais, prof de tennis du colonel ; Tafer, diminutif de Tafernabery, un boute en train de première ; Christian, un guadeloupéen du Moule…  Je joue au handball, fais des cross avec le sac au dos et les « rangers », des gardes de nuit, des permanences le week-end, je suis bizuté (plongeon habillé dans la réserve d’eau de la caserne), j’apprends à tirer au fusil couché….

Lorsque je reviens au pays pour ma première « perm », personne ne me reconnaît, à cause de la « boule à zéro ».

La quille est fêtée, chantée, arrosée à Bayonne. Puis, place au boulot !

 

 

Publié dans culturels

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