Jadis au Lac de Lourdes
Jadis au Lac de Lourdes
Je me souviens des randonnées par temps radieux
Où nous quittions parfois notre cité mariale
Pour monter vers le Lac qui , s’offrant à nos yeux
Nous laissait chaque fois médusés et jovials.
Envahi de touristes français ou étrangers
Sa beauté attirait les promeneurs sur l’eau
De son embarcadère nous partions sur ses flots
En quelques coups de rame la barque s’éloignait.
Du ponton à l’auberge après tous ces efforts
Il n’y avait qu’un pas pour s’asseoir en terrasse
A l’ombre des grands arbres venait l’instant de grâce
Où crêpes et limonade étaient un réconfort.
Je vous revoie bambins aux mines réjouies
Qui de vos voix chantantes troublaient le bruit de l’eau
Et ce Lac, immobile, mêlant mélancolie
Aux souvenirs heureux de ces étés si chauds.
Un autre souvenir d’un temps bien plus lointain
Me ramène en ce lieu rendez-vous des copains
Du temps de nos vingt ans et au temps des guinguettes
Nous valsions pleins d’ardeur dimanches et jours de fête.
Les yeux brillants de joie, légers et insouciants
Les heures passaient vite au bras des cavaliers
Et à la nuit tombée nous partions hésitants
Mais la fête finie fallait se résigner.
Le cœur ivre d’amour, de soleil et de danses
Nous reprenions la route fredonnant tous en chœur
Les musiques désuètes de cette époque dense
Le Lac, derrière nous, laissait du baume au cœur.
Nous n’irons plus danser la guinguette n’est plus
Et j’ai perdu la force de parcourir ce lieu
Mais j’ai là devant moi ce tableau peint des bleus
Qui révèlent ses ondes, froides, lisses et nues.