La terre va se taire
Poème précédent : La critique
Comme la vie est pauvre pour celui qui n’entend
Qui n’a jamais connu la musique et le chant
Et dont les mots d’amour se sont posés sur lui
Sans le moindre frisson, avec mélancolie.
Son oreille ne peut qu’entendre le silence
Qui l’angoisse peut-être en le baignant d’absences
A tel point que les mots n’existent plus pour lui
Seul un regard, un geste, un sourire se dit.
Aurait-il l’ouïe fragile pour qu’elle se soit blessée
Sa sensibilité aux bruits s’est protégée
De certaines rumeurs, de quelques commérages
De discours calomnieux ou de tristes présages ?
Ainsi le sourd ne peut entendre les injures
Ou quelques intolérances au respect des natures.
Je ne peux que blâmer celui qui se refuse
D’entendre la Sagesse en disant qu’elle abuse.
De ces voix qui nous crient : « aux armes citoyens !»
Qui plaident pour leur race ou renient les païens
Je défends les vertus d’une vie douce et pure
Où règnent le respect, la paix et l’ouverture
Vers des pensées plus nobles et remplies de l’amour
Que nous méritons tous durant notre séjour
Sur ces terres que nos aïeux nous ont léguées
Sans penser que demain elles pourraient s’étioler.
Détruirons-nous la vie que le soleil éclaire
Pour laisser à jamais la nuit sur cette terre
Où tout serait si noir que même les étoiles
Et les astres et la lune auraient perdu leur voile
La terre va trembler et se taire à jamais
Saurons-nous la sauver, la vouant au respect
Est-ce de haine ou de folie, de jalousie ou de souffrance
Que va mourir la vie en laissant le silence
Comme pour dire enfin « taisez-vous à jamais !
Je ne veux plus entendre un seul me calomnier ».
Laisserons-nous la guerre ou l’amour l’emporter
Et verrons-nous un jour les hommes s’entr’aimer ?