Le grand chêne raconte…
Sur son vieux banc de pierre, à l’ombre des grands chênes
Il est venu s’asseoir, l’air triste et l’âme en peine
Au déclin de ses jours les forces lui manquaient
Et sa peau de chagrin perdait tous ses attraits.
Il attend patiemment d’un air mélancolique
Que vienne le chercher le bateau fatidique
Conscient que d’ici peu l’emportant vers l’ailleurs
Il ira retrouver sa compagne de cœur.
Le sillon de sa vie, honnête et généreuse
Semble toucher la fin d’une existence heureuse
Faite de durs labeurs et de si bons moments
Qu’il aimait raconter lors des veillées d’antan.
La mésange fredonne tous ses printemps d’alors
Il sait qu’il n’y a rien à faire contre le sort
Il se dit « je ne suis qu’un chiffon de papier
Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait ! »
Sur son vieux banc de pierre, à l’ombre des grands chênes
Assis près de son chien, l’air triste et l’âme en peine
Il a fermé les yeux, susurrant « je m’en vais »…
Les anges ont pris son âme pour qu’elle repose en paix.