Le mur des sentiments
Si mes yeux se renfrognent quand je tourne la tête
C’est bien pour t’éviter de stupides tempêtes
Et si mon cœur se fend alors que je souris
C’est pour te protéger de ma peine, mes ennuis
Si l’angoisse me tient un soir d’incertitude
Je te dirai « ça va »! Comme par habitude
Si j’ai peur de me perdre, si je me colle à toi
Je te murmurerai « réchauffe-moi, j’ai froid ! »
Que sais-tu de ces jours emplis de désespoir
Tourmentés des chemins broussailleux, sombres et noirs
Et dont la traversée m’a valu quelques entorses ?
Je me demande encore où j’ai puisé mes forces
Quand « l’enfer, c’est les autres », comme Sartre disait
Comment se protéger d’un décor pollué ?
L’air vicié qu’on respire malgré nos réticences
Ne doit pas nous atteindre…j’en maintiens la distance
Respectant l’équilibre d’être au clair, en accord
Avec ce que je suis, je modifie le sort
Refusant ces pensées cyniques et mesquines
Mêlées de sentiments contraires à ma doctrine
Seuls mes écrits seront témoins de mon histoire
Les mots libérateurs supportent l’exutoire
La vie est assez courte, je t’offre le meilleur
Ce que je cache en moi se pare de pudeur
Et c’est parce que je t’aime que je t’épargne ainsi
Mes colères, mes peines, mes doutes et mes ennuis.
Si le moral en berne je chante « avec le temps…»
Verras-tu s’effondrer le mur des sentiments ?