Le printemps des poètes
Poème précédent : Danse l’amour en saison…
A l'occasion du printemps des poètes,
une de nos poétesses s'est prêtée
à la formule de l'interview.
Nous l'en remercions.
J.C - « Ce recueil regroupe cinquante de vos poèmes, c’est-à-dire la moitié de la production que nous avons eu le loisir de découvrir au fil des mois, des deux dernières années.
Quelle inspiration… à multiples facettes ! Y a-t-il longtemps que vous écrivez comme cela ? »
M.P - « Je me souviens très bien de mon premier poème : c’était l’année de ma seconde, à la demande de notre professeur de français. J’avais été emballée par l’idée de ce travail ludique, mais je ne sais plus ce que ça racontait. Le plaisir éprouvé à jouer avec les rimes m’avait donné envie d’en faire d’autres, alors, par la suite, sollicitée par ma tante, ma plus fervente admiratrice, lors d’événements particuliers (êtes, anniversaires…), je trouvais l’occasion d’en écrire à mes proches. »
J.C - « Et quelles sont les raisons qui vous poussent à coucher sur le papier toutes ces rimes, toutes ces perceptions, tous ces ressentis ? Les idées, les mots vous viennent-ils spontanément ou soumettez-vous plus longuement votre écriture à son enrichissement ? »
M.P - « C’est, dans le cadre de mon travail, où j’ai eu l’opportunité dans les années 90, d’effectuer un stage sur la gestion du stress, que tout a réellement commencé ; nous abordions, entre autres, les troubles du sommeil, quand j’évoque à la consultante mes difficultés habituelles à m’endormir. Elle me conseille alors de poser les mots sur le papier afin de permettre à mes pensées de ne pas trop envahir mon esprit avant de dormir. Et les mots sont venus apaiser les maux… Et pour que la cicatrice soit présentable, la poésie s’est invitée à ma table. Et tout comme à cet instant, c’est venu spontanément ! Et ça me vient comme ça, quand tout est calme, que j’ai ce besoin de me recentrer au plus profond de moi, pour y voir plus clair, pour en extraire ce que j’ai de meilleur, de plus juste et de plus sincère. Une pensée me taraude l’esprit quelques temps et puis, d’un coup, je me lance à écrire…quelques heures suffisent à y mettre un point final. Et quand vient le moment de relire, c’est un pur plaisir de se découvrir, de se surprendre parfois et d’en éprouver une certaine satisfaction au point de vouloir la partager avec autrui. Il m’arrive souvent de me demander qui est cette voix qui me souffle de l’intérieur. »
J.C - « Avez-vous déjà fréquenté des ateliers d’écriture ? »
M.P - « Non, je n’en ai jamais fréquentés. J’ai étudié la poésie durant mon cursus scolaire avec une préférence pour les poètes du XIX et début du XX siècle. Parallèlement, je l’ai également découvert à travers la chanson française avec des Grands Seigneurs comme Jacques Brel, Barbara, Jean Ferrat et tant d’autres…avec une attirance toute particulière pour les chansons d’amour accompagnées de guitare, de piano… J’aime chanter, j’ai toujours un air qui me trotte dans la tête, la poésie tout comme la musique a ce charme ensorcelant et ce rythme cadencé qui berce et apaise l’esprit.»
J.C - « Quels sont votre(ou vos) livre(s) et film(s) préférés ? »
M.P - « Quand j’avais 14 ans, j’ai lu « Des souris et des hommes » de John Steinbeck. Premier livre réellement apprécié et lu d’une seule traite. Puis quand j’étais étudiante à Paris, j’ai eu la chance d’aller voir la pièce mise en scène et jouée par Robert Hossein. J’avais adoré ! Je voudrais consacrer plus de temps à mes lectures, j’en ai plusieurs en attente. A mon grand regret, je lis très lentement. Actuellement, j’ai commencé « Les dialogues tels que je les ai vécus » de Gitta Mallasz, je suis abonnée à la revue mensuelle « Psychologies magazine » et je commande certains de mes livres au club « Nouvelles Clés » auquel j’ai adhéré. Beaucoup de mes lectures se rapportent à l’éducation, la connaissance de soi, la quête d’un mieux être, les questions existentielles…ma préférence étant le livre de Thomas Gordon intitulé: « Comment apprendre l’autodiscipline aux enfants ou éduquer sans punir. »
Le premier film qui m’a littéralement bouleversée, était « Roméo et Juliette » de Franco Zeffirelli avec Olivia Hussey et Léonard Whiting. Je l’ai vu quand j’étais adolescente, revu à maintes reprises par la suite, il m’a laissé à chaque fois le même parfum, qu’il s’agisse des acteurs, de la musique, des dialogues, du décor…tout me fascine dans ce film. Je ne vais pas souvent au cinéma, mais j’apprécie toujours de voir un bon film, ma préférence allant vers « J’ai épousé une ombre » avec Nathalie Baye que j’adore voir jouer. »
J.C - « Que pensez-vous de l’avènement d’Internet et des conséquences vis-à-vis des livres ?
M.P- « Internet est un progrès indéniable. Je crois qu’il n’enlève en rien aux autres plaisirs (lecture, sport, cinéma…) à qui veut bien vouloir les prendre. Avant cela, il y avait la télé, les jeux vidéos…plus en deçà, on allait danser au bal musette, jouer aux cartes dans les cafés…le problème aujourd’hui, c’est qu’on joue au poker en ligne, seul chez soi, les rencontres se raréfient et la chaleur humaine par la même occasion. Est-ce là une des causes liées à la crise sociale? Que faudra t-il inventer pour que chacun d’entre nous quitte sa tanière ? L’avenir nous le dira. Et la poésie, survivra t-elle à tout cela ? Peut-être par le biais de la chanson française, découvrirons-nous d’autres talents, capables, comme Monsieur Ferrat, de mettre la poésie en musique de façon aussi sublissime. En tout cas, tout cela me manque éperdument ! »