Les Pipelettes (10)
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Relookage (10)
Arlette : - Alors, Claudine, comment tu te trouves maintenant ?
Claudine : - Ca me fait tout drôle ! Mais j’espère que le jeu en vaut la chandelle…
Arlette : - A présent, on est au goût du jour. Je suis persuadée que nous allons attirer les regards masculins, enfin.
Claudine : - Je le souhaite, en tous cas, vu ce que l’on vient de payer.
Arlette : - C’est sûr, ça fait mal au porte-monnaie.
Claudine : - Et que je te mette de la couleur, et que je te fasse un soin, et que je coupe par-ci, et que je coupe par-là, et que je brushe….Quatre heures qu’on y est restées chez ce coiffeur.
Arlette : - C’est sûr, c’était long. Il faut savoir souffrir pour être belle. Quoiqu’il en soit, il était pas mal ce petit coiffeur. Il tortillait un peu des fesses dans son pantalon blanc très ajusté, mais ce qu’il était chou…
Claudine : - On a dû lui taper dans l’œil. De belles nanas comme nous, aussi bien conservées, il ne doit pas en voir tous les jours. Faudra vraiment qu’on y retourne.
Arlette : - Il m’a dit que ma nouvelle couleur de cheveux allait très bien avec mon teint et avec mes grands yeux de biche.
Claudine : - C’est certain que le rouge est un peu vif ; il va falloir que je m’y habitue.
Arlette : - Et toi, ce carré, avec tes cheveux blancs, eh bien, c’est d’un chic.
Claudine : - Tu crois ? La couleur ne me vieillit pas trop ?
Arlette : - Mais non, au contraire, ça te rajeunit.
Claudine : - Pourtant avant, j’aimais bien quand j’avais l’indéfrisable.
Arlette : - Oh ! Mais t’auras plus besoin de mettre des bigoudis.
Claudine : - On ressemble vraiment à des pin-up désormais. On va faire des ravages, je le sens.
Arlette : - Ces messieurs vont tomber comme des mouches.
Claudine : - Vivement le thé dansant dimanche.
Arlette : - Les copines vont être malades de jalousie.
Claudine : - Que veux-tu, elles ne peuvent plus rivaliser avec nous, c’est sûr. Ca sert à ça, le relookage…