Les Pipelettes (14)

Publié le par B. B. / J. S.

 

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Vendanges (14)


Claudine : - Alors, tu te dépêches ?

Arlette : - Je ne peux pas aller plus vite. Je suis au maximum.

Claudine : - C’est pourtant facile : avec ton sécateur,  tu coupes les grappes, puis tu les déposes dans ton panier.

Arlette : - Entre les doigts rendus douloureux au contact des grappes couvertes de gelée blanche au petit matin, entre le mal au dos à force de se courber sur les ceps, et entre ce soleil maintenant qui vient nous brûler le dos, j’en ai plus qu’assez.

Claudine : - Nous avons quand même beaucoup de chance de travailler dans un tel décors. Cette lumière sur les vignobles qui prennent leurs couleurs automnales, c’est merveilleux. Et ces odeurs de raisin bien mûr, c’est sublime.

Arlette : - Par contre, le dos complètement cassé, c’est  sublime aussi ?

Claudine : - Arrête de râler ! N’oublie pas que nous sommes ici pour gagner un peu d’argent. Ca  améliorera l’ordinaire et ça mettra du beurre dans nos épinards.

Arlette : - Tu sais, les épinards, c’est pas vraiment mon truc. Ca me dérange les intestins que j’ai très fragiles.

Claudine : - Ah bon ? On ne dirait pas. Depuis ce matin, tu n’arrêtes pas de t’empiffrer de raisins. Tu prends -là un sacré risque alors.

Arlette : - Je ne peux pas résister devant ces grains sucrés emplis de soleil.

Claudine : - Mon panier est plein. J’appelle le porteur.

Arlette : - Il faut être costaud pour porter cette hotte toute la journée sur les épaules.

Claudine : - Il  est musclé ce type. Regarde ses bras.

Arlette : - Il est plutôt beau gosse même. J’en ferais bien mon quatre heures.

Claudine : - Ca m’étonnerait qu’il veuille bien te servir de goûter ! Avec son look de surfeur, il ne doit pas avoir de mal à trouver de belles nanas.

Arlette : - C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes.

Claudine : - Avec tes mains noircies par le raisin, avec ton visage barbouillé de jus, et avec tes vêtements tous collants,  ça m’étonnerait qu’il ait envie de manger de la soupe…

Arlette : - Avec tout ce nectar répandu sur moi, il aura peut-être envie de me butiner…Oh mais, aiï, aïe, aïe, j’ai le ventre qui me fait mal. Vite, vite, laissez moi passer, il y a urgence…

Claudine : - Elle court vite quand elle veut…

 

Photo les pipelettes

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