Les Pipelettes (36)

Publié le par B. B. / J. S.

 

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Ma chère Claudine,

 

              J’ai bien reçu ta lettre et tu ne peux savoir combien j’ai été rassurée que tu sois bien arrivée. J’avais surtout peur que ta vieille voiture ne tienne pas le coup. Mais rien ne vaut la mécanique traditionnelle. Ca c’est inusable.

              Alors voilà, pour tout te dire il m’est venu une idée, une super idée. Tu me connais, chez moi les idées géniales fusent : puisque ta R8 est si fiable et avec si peu de kilomètres, pourquoi ne pas nous inscrire au prochain Paris Dakar ?

              Je t’explique : on la peint en rouge Gordini, on met des sièges baquet, petit volant sport, harnais de sécurité, compte-tour, GPS, tuyau d’échappement catalytique et le tour est joué. Quant à nous, casque de pilote, combinaison en cuir, mitaines de conduite. Imagine un peu le look : 2 stars.

              Alors on partirait sur les chemins chaotiques et sauvages, à la recherche d’aventures et d’ivresse. Le cœur léger empli de rêves et d’extase…. !

              Je nous imagine déjà en panne dans le désert, loin de toute civilisation, perdues, une tempête de sable nous flagellant de toute part, les cheveux dans le vent, désespérées. Quant tout à coup surgit au loin une caravane, nos sauveurs, des touaregs. Ces magnifiques hommes bleus fièrement dressés sur leurs chameaux et qui viennent à notre secours. Puis ce partage d’un maigre couscous et d’un thé à la menthe sous leur tente, autour d’un feu. Toutes deux vêtues d’une djellaba et coiffées d’un Chèche. Ces berbères sauvages et virils en admiration devant deux belles créatures éprises de liberté et d’authenticité.

              Tu vois, j’ai plein de projets pour nous deux. Et puis fait attention, ne traîne pas trop sur les aires de repos. On m’a raconté qu’il y a des sadiques qui attendent de tomber sur des proies faciles, comme toi, pour abuser d’elles. Je sais que ça ne serait pas trop pour te déplaire, mais reconnais que ce que je te propose en plein désert est plus original.

              Bon je te laisse pour aujourd’hui. N’oublie pas ta copine qui attend ton retour avec impatience.

              Gros bisous.

 

                                                                                                          Arlette          

 

    

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M
<br /> moi qui suis parfois taciturne, renfrogné ou silencieux, quel bonheur d'avoir la présence de pipelettes près de soi; tous ces papotages font l'or du moment, la vie. Je suis quelqu'un de<br /> l'intérieur, comme disait Cabrel, et là, ces pipelettes complètent les cases manquantes. Combien de fois, à table, j'ai apprécié que quelqu'un fasse l'animation en racontant tous ces multiples<br /> petits récits qui, additionnés les uns aux autres, libèrent la tension, ouvrent la boite aux rires, excitent la curiosité. Merci, les pipelettes! Ne vous arrêtez pas de caqueter, nous serions en<br /> danger grave de sinistrose...<br /> <br /> <br />
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