Mes hivers d’antan !
C’était la rue de ma jeunesse, le coin de mon premier Amour
Dans ce vieux Lourdes, « Chaussée du Bourg »
Qui accueillait nos escapades…
Surtout l’hiver pour ses glissades.
De gros flocons tombés toute la nuit durant
Avaient couvert l’artère d’un épais manteau blanc
Immaculée, discrète, la neige était bien là
Magique, la venelle brillait de ses éclats.
Et la chaussée pentue sous les luges de bois
Craquelait, résonnait des rires et des voix
Tout le monde émergeait, les petits et les grands
Se mêlant à la fête… C’était l’événement !
Et du haut de la place, depuis la vieille Tour
Enfants et résidents glissaient, là, tour à tour
Les plus anciens riaient, coup d’œil à la jeunesse
Ils nous applaudissaient devant tant de prouesses.
Il arrivait souvent qu’un voisin attendri
Invite à goûter les enfants du quartier
Croustades ou tartes aux pommes sur la nappe brodée
Attendaient les gourmands pour un peu de répit.
Nos mains se réchauffaient devant l’accueil du feu
Nous savions apprécier ces moments délicieux
Cadeau de cette vie où Jeunesse se passe
L’hiver est toujours là, mais les glissades… Hélas !
Juvénilité morte et plaisirs incertains
Les hivers qui suivirent furent moins enfantins
La rue ne recevait que les soldats comme hôtes
La neige craquelait sous le bruit de leurs bottes.
Soudain a disparu le rire des enfants
Mais que sont devenus les diablotins d’antan ?
Je revis ces moments comme si c’était hier
Ma jeunesse et l’hiver engourdis par la guerre.