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Poème précédent :
Matins d’hiver
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En te voyant j’ai mis mon ciré court verni
Ma casquette Gavroche et mes cuissardes noires
J’ai ressenti ta main sur mes doigts attendris
M’invitant en secret au cinéma d’Audiart.
J’ai compté à rebours : « quarante ans en arrière ! »
Me rappelant qu’un jour nous avions eu seize ans
Que mes amours naissantes étaient tendres et sincères
Lorsque je conjuguais « aimer » à tous les temps.
Mais comme c’est étrange de te revoir alors
Que la vie a bâti sur nous tant de frontières
Je sais de mon passé ni regrets, ni remords
Etant bien sans nul doute plus sereine qu’hier.
Croyez donc à la vie et faites lui confiance
De nos chagrins nous renaissons toujours plus grands
Ma grand-mère arguait en toute confidence :
« Laisse faire le temps, il y a mieux qui t’attend ! »
De ces messages clairs transmis à mon esprit
Elle a su m’apporter espoir et résilience
Et consoler l’enfant égaré de son nid
Qui retrouve sa route sur les chemins d’errance.
Et même submergés, écorchés ou trahis
On ne peut plus se perdre la nuit quand la lumière
Vient calfeutrer nos coeurs et ramifier nos vies
De ces sages pensées qui se veulent prospères.