Monsieur Ronchon au comptoir

Publié le par M. G.

 

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M.Ronchon retrouve Amédée et Mam’yvette, en terrasse du café « Paris Roubaix », à Tarbes :

- Ah, vous êtes là ?

Mam’Yvette : -Ben oui, on est là, et aussi las de vous attendre, Monsieur Ronchon ! Vous êtes espéré comme les vedettes ! On croirait avoir affaire à DSK…

- Vous avez raison, je suis une vedette néanmoins, je suis désolé pour le retard, je vais vous expliquer… Au fait, je vous signale que vous êtes installés à la terrasse des fumeurs et que vous absorbez passivement la fumée du tabac ? Je ne suis pas Docteur House mais c’est moyen pour votre santé et vos bronches !

- Ah ?

- Oui, il est préférable de rentrer dans le zinc, on y sera mieux, l’air sera plus sain, paradoxalement !

- Bon, comme vous voudrez, Monsieur Ronchon. On ne va pas vous contrarier, vous vous mettriez à ronchonner. » répondent les 2 compères en même temps.

Ils entrent tous 3 et s’installent à une table face au bar. La jolie serveuse souriante leur sert un café.

Amédée : -« Vous venez à la messe, avec nous, tout à l’heure ?

- Non, merci, jeune homme, je n’ai pas mon missel.

- Et pourquoi donc, votre religion vous l’interdit ? Le prêtre nous a demandé d’être présents régulièrement à l’Office dominical.

- Disons que je ne me sens pas concerné par tous ces salamalecs ; l’évangile, ce n’est pas ma tasse de thé, désolé, Amédée !

- Dites m’en un peu plus tout de même, s’il vous plait, Monsieur Ronchon.

- Et bien, vois-tu, mon garçon, je suis allé au catoche autrefois, j’ai fait également ma confirmation et ma communion solennelle, j’ai été enfant de chœur, dans la foulée. C’est d’ailleurs là que j’ai eu mes plus gros fou rires, pendant les enterrements ;  mais, là, je ne peux plus. J’ai ma dose !

- ?

- Maintenant je passe à autre chose, je suis devenu RA-TIO-NA-LISTE. Je suis comme St Thomas, je ne crois que ce que je vois. Je suis un homme libre.

- Ok, pourtant, le philosophe Blaise Pascal dit que la dernière démarche de la raison est de reconnaître qu’il y a des choses qui la surpassent.

- C’est bien Amédée, mais c’est pas pour autant que je dois suivre à la lettre ce que dit ton grand penseur.

- Comme tu voudras.

- Fais attention tout de même aux risques que tu cours : pédophilie reconnue des prêtres, rejet de la contestation, obligations de présence à l’office, denier du culte. Pense au comportement rigide et complice du pouvoir de l’Eglise à travers les âges ! Franco, entre autres, s’en est servi en Espagne pour obtenir des renseignements sur les républicains.

- T’inquiète ! Je suis au courant. Toi, pense à après la mort, aux cérémonies funéraires, au baptême, au mariage. Pense aussi au réconfort que ça peut procurer à de nombreuses personnes dans la misère, pense à la sagesse des moines… Tu aurais du voir le film « Des dieux et des hommes ».

- C’est vrai mais j’ai mon idée. Continuons comme ça si tu veux bien !

-Mam’yvette : Pour changer de sujet, j’ai pris un beau rocher des Pyrénées, ce matin, au marché de Lourdes.

- Amédée : Quoi ?, un rocher au marché ? Tu te prends pour Obélix, avec son menhir ?

- Non, Amédée, on voit que tu es jeune et ignorant ! C’est un gâteau à la bronche, non, à la broche, pardon.

A :- Ah bon, ça aurait pu être aussi maintenant que j’y pense un chocolat… rocher… chocolat !

MY :- Oui, en effet, pour en revenir à mon gâteau, je l’ai acheté au jeune artisan d’Artalens-Souin, qui est installé près de la marchande de crêpes devant les halles.

A :- Ah, s’il est artisanal, ça devrait être très bon ; connais-tu les ingrédients avec lesquels il a été conçu ?

MY :- Non, je peux seulement te dire que le prix est redondant, mais c’est normal car il y a le savoir faire et le temps passé à la cuisson à la broche.

MR : N’hésite pas à nous en faire goûter un bout, si tu y penses, on te donnera notre avis et puis, les choses ne sont bonnes que si elles sont partagées. Hi Hi. »

 

Publié dans quotidiens

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