« Ni haine, ni oubli » (20)
(Du 26 mai au 11 juin 1942)
AVANT PROPOS
Ces pages reprennent in extenso les 9 pages du petit carnet dans lequel notre père et grand-père a noté les péripéties de sa troisième tentative d’évasion de Poméranie (province à l’Ouest de l’Allemagne, actuellement en Pologne).
A notre connaissance, la première évasion avait échoué, des enfants l’ayant découvert dans une meule de foin.
La seconde : également caché dans un train de marchandises en partance pour l’Espagne, lui et un camarade (Monsieur D.) ont été découverts à l’ouverture du wagon. (voir transcription de l’attestation faite à Monsieur D. en fin du récit).
A partir de mars 1942 les évadés repris étaient regroupés dans un camp (camp 9A) à Francfort sur le Mein et ensuite envoyés par train au camp de Rawa Ruska à l’Est de la Pologne (actuellement en Ukraine). Ce train partait vers le Sud avant de repartir vers le Nord Est. C’est donc à proximité de Francfort et de Cologne, que l’évasion s’effectue.
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Certains mots ont été difficiles à déchiffrer, d’autres restent à déchiffrer ( ?) ; mais ceci n’enlève rien à la compréhension du texte. Ces lignes retracent la volonté et le courage de tout instant accompagnés à plusieurs reprises par la chance ou pour lui la grâce de Dieu qu’il n’a de cesse de prier.
Le récit ne parle ni de noms de personnes et peu de villages : sûrement par mesure de sécurité au cas où l’évadé serait repris.
Seules des lettres envoyées après la guerre mentionnent des noms de passeurs ou de villages.
D’abord la lettre du 24 septembre 1948 de Monsieur Bastien F. de K.-A. en Belgique qui dit retrouver dans ses archives le nom et l’adresse de notre père dans la liste des prisonniers qu’il a aidé à passer la frontière. Il l’informe que 2 passeurs ont été fusillés en 1943 et le chef assassiné en 1945.
La copie de la réponse de notre père à ce Monsieur Bastien en 1948, (retrouvée en 2009), mentionne le seul nom de village dont se souvient notre père : celui de Montzen en Belgique où il a été hébergé chez Monsieur Victor H. la nuit du 7 au 8 juin1942.
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Les amis belges de Manotte (Marthe M., Jean et Marie H.) habitent à 10 km de ce village. A notre demande, Jean H. s’est rendu à Montzen en juillet 2009.
Il a pris contact avec Monsieur François H. qui archive les données de la guerre pour le village de Montzen. Monsieur H. a envoyé le journal d’une Germaine D., d’une famille de passeurs pendant la guerre, qui mentionne le nom de Martin H., passeur. Il nous a informé également qu’une rencontre de passeurs et évadés avait eu lieu dans ce village en 1995.
Il a envoyé une photo de la maison H. où notre père a probablement été hébergé cette nuit du 7 au 8 juin 1942. Nous l'avons remercié pour ces documents ; irons le voir et voir la maison H. si nous allons en Belgique.
(A suivre)