Nouvelle : Un amour… sans bornes (4)
Article précédent : Nouvelle : Un amour… sans bornes (3)
Nouvelle : Un amour… sans bornes
4
Mais après quelques nouvelles semaines, l’état de santé d’Odilon ne s’était guère amélioré. Au contraire, il avait tendance, même si lui ne disait pas grand-chose, ne se plaignait pas, à se dégrader. Les douleurs devenaient de plus en plus gênantes, de plus en plus présentes. Cela commençait à se voir sur son visage. Et malgré les réitérations de Flora, il refusait d’aller consulter un médecin et retardait à s’y résoudre, comme, souvent, tout un chacun a tendance à le faire.
Mais au début d’un long week-end pour cause de jour férié, n’y tenant plus et épuisé après une nuit de fortes crises douloureuses de mal au dos, il décida de se rendre aux urgences de l’hôpital du quartier. C’est en effet d’un commun accord tacite, sans même se poser de questions, qu’ils choisirent cet hôpital de proximité puisque, les semaines précédentes, dans le cadre d’une mission professionnelle, Odilon y avait installé et mis au point un nouveau système informatique. A cette occasion il avait largement eu le temps de sympathiser avec les différents personnels de cet établissement, des brancardiers et ambulanciers aux médecins et chirurgiens sans oublier les infirmières qui sont, généralement, pour les malades hospitalisés, le rayon de soleil attendu.
Comme le hasard parfois fait souvent bien les choses, à peine avaient-ils franchi le seuil de la porte d’accès pour se diriger vers le bureau d’accueil qu’il croisa un des médecins qu’il connaissait. Odilon lui présenta immédiatement son amie Flora et lui expliqua les raisons de sa présence en ces lieux ce dimanche matin. Aussitôt, l’homme à la blouse blanche, le stéthoscope en bandoulière autour de son cou, l’invita à le suivre dans une des salles voisines en demandant à Flora d’entreprendre tranquillement les formalités administratives de toute inscription.
Après les contrôles routiniers auxquels aucun patient n’échappe, la prise de tension habituelle, une première mais scrupuleuse auscultation, le médecin-chirurgien, avant d’annoncer un diagnostic incertain ou approximatif, préféra l’envoyer, en suivant, passer une radiologie des poumons. La lecture de celle-ci ne lui donnant sûrement pas entière satisfaction et ayant à disposition, malgré le week-end, le personnel compétent et le matériel disponible, il lui fit subir, dans la foulée ajouterait un sportif comme Odilon, une imagerie par résonnance magnétique (IRM).
D’un certain côté, que c’est rassurant, dès son arrivée dans ces structures, d’être pris en charge par des personnels compétents ! D’ailleurs, dès lors qu’une personne est là, entre leurs mains, que faire sinon, naturellement, leur faire confiance, toute confiance ! Chacun son métier, n’est-ce pas ?
Maintenant, dans la chambre individuelle qui lui avait été attribué, allongé sur le lit, il commençait à s’interroger. Qu’est-ce que cela signifiait ? Pourquoi tous ces examens ? Fallait-il commencer à s’inquiéter ? Autant de questions qu’Odilon se posait intérieurement et posait, d’un regard inquisiteur, à Flora. N’était-elle pas, elle, en mesure, de par ses connaissances médicales, d’anticiper, de savoir, de dire ? Dans tous ces moments d’attente, de suppositions, de doute, c’est justement l’incertitude qui pèse, est insupportable. Qui n’a vécu de tels instants, de telles heures où tout s’entrechoque avec fulgurance, brutalité dans les têtes ? Le pire, bien sûr, est toujours envisagé, supposé ! Comment pourrait-il, à ce moment là, en être vraiment autrement ?
Enfin, après quelques longues heures de patience c’est-à-dire en fin d’après-midi, le médecin retrouva son nouveau patient. Malgré son sourire de convenue, il semblait bien songeur pour ne pas dire inquiet. Et avant même qu’il n’eut prononcé un seul mot, Flora, de par son habitude à côtoyer dans d’autres structures les différents acteurs hospitaliers, estima que la situation devait être assez grave. Bien sûr, avec tact, psychologie et l’emploi d’un vocabulaire approprié mais compréhensif par tout patient lambda, le docteur exprima son impossibilité de porter à ce stade un diagnostic définitif. A priori, une inflammation affectait ses poumons. S’agissait-il d’une maladie infectieuse comme une forme de tuberculose ou de tout autre chose ? Trop tôt pour l’affirmer ! Malgré quelques questions précises, les deux jeunes gens n’en surent pas davantage sinon qu’Odilon devrait rester en observation quelques jours à l’hôpital. Quelle douche froide ! Plus même, quel coup de massue ! Autant pour l’un que pour l’autre ! Et voilà, déjà, leur vie totalement bouleversée ! Et pour combien de temps ? Qui pourrait le dire ?
Heureusement, dans des circonstances particulières, certaines personnes, comme d’une façon innée, savent faire face avec le courage et l’ardent dynamisme qui, ni plus ni moins, s’imposent !
Sans trop tarder, et sans se laisser vraiment accabler par ce coup du sort, c’est Flora qui tout particulièrement prit des initiatives pour s’organiser pour la nuit et les jours à venir…
(A suivre)