Regards philosophiques (120)
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Thème :
« Faut-il manger pour vivre
ou vivre pour manger ? »
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Débat :
► Dans toutes les cultures, les repas et la nourriture sont suffisamment élaborés parfois pour faire partie du patrimoine gastronomique du pays… et même s’exporter.
D’où, pour moi, l’importance de manger pour vivre, pour la qualité de la vie, pour la convivialité et la générosité des repas partagés ; le partage est un maître-mot dans ma vie.
Je pense que la vie et les repas sont constamment associés : on s’invite à déjeuner en famille ou entre amis, on commence une relation ou une histoire d’amour par un repas au restaurant,
on partage des grands repas de mariage, de baptême, de communion, d’anniversaire, de fête, de noces d’or, de réussite à un examen, ou encore les vœux du maire, le colis de Noël des
retraités…
La nourriture fait grandement partie de la vie, à la fois comme une nécessité, mais aussi généralement associée à un plaisir. Il y a un réel plaisir associé au fait de partager un repas fait de bonnes choses avec une conversation agréable connexe ; cela fait partie de la qualité de la vie. Car, de plus, l’oralité est satisfaite par le repas, mais aussi souvent par les conversations associées ; les langues se délient au cours d’un bon repas arrosé en conséquence.
Chacun a ses rituels alimentaires et manger est une façon de vivre sa vie. Celui qui ne mange pas pour vivre, comme les anorexiques, risque sa vie.
De la qualité du repas dépend en partie la satisfaction des convives. S’appliquer pour recevoir est une façon de témoigner de son amitié et de son affection à ceux que l’on accueille et pour qui on cuisine.
► La nourriture a un sens concret et abstrait. Comment alimente-t-on sa vie ? Matériellement et spirituellement. Il y a des sociétés où nous voyons des famines qui sévissent et le problème est de savoir comment donner à manger ; donc, c’est manger pour vivre, manger pour survivre, et ce n’est pas toujours évident.
Et puis, il y a les dangers. La nourriture, cela peut être dangereux. Pour certaines personnes, manger moins peut être un choix, je pense aux athlètes, aux ermites, ou chez des moines où la frugalité est la règle, et puis aussi aux moines mendiants, pour qui les repas étaient incertains. On peut aussi mentionner les cas des sans-domiciles-fixes et des clochards, pour qui manger est une préoccupation essentielle.
Les repas peuvent être une corvée pour les adolescents ; les repas de famille cela peut aussi avoir des aspects négatifs, cela peut être le moment de règlements de comptes.
Il y a aussi parfois un manque d’enthousiasme à manger, comme à la cantine, dans la solitude ou dans les cas de « malbouffe ».
Donc, de ces deux propositions de la question du débat, on peut retenir qu’il faut de la tempérance. Savoir bien manger, bien se nourrir n’est pas évident quand on voit certains obèses dans les pays occidentaux. Pour que ce soit un plaisir, il faut manger en connaissance de cause.
On peut aussi se nourrir l'esprit, par exemple, en l'enrichissant par des lectures, en allant à la biblothèques, au café-philo, etc...
extraits de restitution d'un débat du café-philo
avec lequel je garde un lien privilégié
en tant qu'un des artisans de sa création.