Regards philosophiques (129)

Publié le par G-L. P. / J. C.

 

 

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Thème :

  « L'argent mène-t-il le monde ? » 

 


3

  Débat :


 

J’ai entendu dire que le capitalisme faisait de nous des esclaves consommateurs. Je ne crois pas ça. Je crois qu’on a toujours le libre choix. Par contre il y en a d’autres qui n’ont pas le choix. Les vrais esclaves de l’argent, ils sont ailleurs : ce sont ceux qui fabriquent des produits que nous achetons. Pour gagner de plus en plus il faut payer des ouvriers de moins en moins chers, et sans aucun avantage social. Ils travaillent parfois douze heures par jours, dorment sur leur lieu de travail. Nous avons entendu parler des victimes de cet incendie dans un atelier de confection au Bangladesh (8 mai 2013), les portes étaient fermées. C’est l’esclavage du capitalisme actuel.


Et je crois que « l’amour du pouvoir », est plus fort que « le pouvoir de l’amour ». Si on a des guerres, avec derrière de grands financiers, de grands capitalistes, cela vient de la puissance du pouvoir qui mène le monde.


J’ai compris que l’amour du pouvoir comme moteur de l’histoire, remplace dans ce cas, l’argent comme moteur de l’histoire. Le désir de pouvoir étant plus fort que le désir d’argent.


Quand on regarde un peu l’histoire de l’argent ; on voit qu’il est plus usuel que l’or, lequel reste très rare, et supérieure dans la hiérarchie, référence supérieure. Déjà l’expression nous dit que « La parole est d’argent, mais le silence est d’or ». Auparavant le système bancaire avait établi une réserve d’or équivalente à l’argent en circulation, puis on cessé ces réserves d’équivalence, aujourd’hui l’or reste la valeur refuge.


On a évoqué le capital, qui n’est pas forcément un mot méprisable, dans toute société constituée il faut du capital, il faut du capital pour que fonctionnent les entreprises. Et ensuite il y a le capitalisme, avec tous les travers, et les défauts dénoncés.


L’argent c’est d’abord des mathématiques, en tant que moyen d’expression, c’est un mot réglable à l’infini pour désigner n’importe quoi. Avec l’argent on achète le travail de l’homme, les bienfaits matériels proposés par les marchands, on finance de la recherche au service le «  marché », ce dieu impersonnel, que l’anonymat rend invisible. L’argent pourrait-il renverser l’argent ? L’argent augmente sans cesse son domaine de pouvoir, tout devient « à vendre » dans cette société.


Comment ces marchands s’y sont-ils pris pour nous vendre ce qui nous était donné, comme l’eau. Ce qui devient rare devient cher. Pour bien vendre quelque chose, il faut le raréfier. C’est la raréfaction de l’eau pure, des plages propres, des poulets sans hormones, coïncide avec le pouvoir de l’argent. « Et si  une banque vous redonnait le sourire ? » dit une pub (c’était dans ma boite aux lettres).


Aujourd’hui l’argent détermine ce qui est important dans la société, et du même coup, ce qui ne l’est pas. Autrefois l’homme était adapté à son environnement, aujourd’hui : « le remplacement d’une vaste forêt aux bruissements légers par des immeubles au front livide, c’est le remplacement du public par le privé ». (Philippe Coudray) www.babelio.com/auteur/Philipe-Coudray/80320


Le vent est arrêté par les cloisons du privatif, ce ne sont plus les choses qui circulent mais la valeur des choses. On ne parle pas d’objet, on parle du prix ; si vous aimez la peinture, vous avez sur une liste le prix annoncé  avant que le tableau ne soit peint, c’est là une des représentations actuelles de l’argent.


En informatisant de plus en plus, les banquiers amènent les gens à dévoiler une certaine intimité dans leur comportement. Les moralistes nous disent que la façon de se comporter avec l’argent, trahit l’honnêteté ou la malhonnêteté, la générosité et l’égoïsme, le goût du travail et la paresse. On dit aussi qu’il est difficile d’être honnête quand on est dans le besoin, « A beaucoup il ne manque que l’argent pour être honnêtes » (Carlo Dossi)


Les alchimistes avaient cherché à transformer le plomb en or, les alchimistes modernes  transforment l’eau en argent. Des groupes ont déjà obtenu le monopole d’installation des éoliennes sur le littoral depuis la mer du Nord jusqu’à St Jean de luz, ceux-là nous vendront du vent.


Mais l’argent peut faire du bien. Je viens de faire ma déclaration d’impôts sur laquelle j’ai porté les sommes versées à des œuvres caritatives, (dont le secours populaire).


Et une personne, nettement plus riche que moi, la baronne Carmen Thyssen Bornemisza, qui a hérité d’une grosse fortune et de milliers de tableaux à donné plein d’œuvres à son pays natal (l’Espagne) Aujourd’hui deux musées Thyssen offrent au public des belles collections (Madrid et Málaga). C’est là un lien positif entre argent et culture, ce qu’on nomme aussi le mécénat.


Et parfois, qu’est-ce qu’on ne fait pas pour de l’argent? Mais c’est  souvent, parce qu’on faim, parce qu’on vit dans la misère. Parce qu’ils veulent s’en sortir certains vont faire des choses qu’ils n’auraient pas voulu faire. Par contre, il peut y avoir des façons de gagner de l’argent qui posent des problèmes d’éthique ou de morale, ce sont, par exemple, ces jeunes femmes (pauvres, bien sûr) qui louent leur ventre pour faire des bébés à d’autres femmes (riches, bien sûr), c’est un sujet d’actualité et très polémique, la GPA, la marchandisation de l’humain.

   

 

(A SUIVRE)

 

 

Avec l'aimable autorisation des animateurs, 

extraits de restitution d'un débat du café-philo

http://cafes-philo.org/

avec lequel je garde un lien privilégié

en tant qu'un des artisans de sa création.


 

 

Publié dans culturels

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M
bravo pour la qualité du propos
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