Regards philosophiques (28)
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Thème : « Que nous enseigne la mer ? »
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/ Que nous enseigne la mer ? En fait, rien. On fait de l’anthropomorphisme avec la mer, mais c’est un être inconscient, une chose, mais qui peut être le support de beaucoup d’autres choses, par exemple dans la création : peinture, chansons…
C’est un espace, une immensité, un horizon imperceptible, la fin du monde visible et l’immensité du soleil qui disparaît derrière l’horizon. La mer renvoie à une notion d’infini ; elle ressemble à une assiette dont les bords plongent sur les côtés. C’est un espace sans fin.
La mer nous renvoie aussi à la liberté. On peut prendre la mer pour fuir, pour partir libres ou prisonniers (les galères).
La mer, c’est le changement permanent : luminosité, transparence; la mer est sans cesse changeante. Il y a une différence entre la mer (ça sent la mer) et un lac qui ne provoque pas le même ressenti.
La mer permet le plaisir, l’angoisse, la peur… Naviguer avec les étoiles, la vue d’un phare au loin est merveilleux et grandiose.
Mais il y a l’angoisse permanente et le risque. On n’est jamais sûr d’arriver à bon port.
Quand on navigue, on ne pense à rien consciemment ; c’est une immobilité où on est bien.
La mer, c’est aussi l’expérience de la séparation et de la réunion : elle sépare les pays et les continents, mais elle réunit et rapproche les civilisations (Caraïbes, Mer Egée…). La mer c’est la mouvance : le flux et le reflux. Et c’est aussi bien sûr associé à la mère comme source de vie. Cela renvoie au féminin, à la vie.
Il y existe les gros mammifères, elle est à l’origine de l’homme ; les mers nous font passer du connu à l’inconnu comme les profondeurs des plaines abyssales et l’étrangeté des mondes sous-marins.
La mer nous relie à l’éternité. Elle existe et a existé de tous les temps. Elle est infinie dans l’espace comme dans le temps.
/ La mer et les humains sont liés. 4/5ème de la population mondiale vit au bord de la mer. Ce serait une catastrophe si on assistait à la fonte des glaciers qui entraînerait la disparition des villes côtières.
Les humains sont entrés vers les terres quand ils sont devenus agriculteurs. Ils étaient d’abord des chasseurs puis des marins, par exemple, les Grecs. L’histoire de l’humanité est liée à la mer.
Il existe aussi le mal de mer. Il existe des personnes qui ne supportent pas la mer.
J’ai été dans un sous-marin en mer rouge et j’ai pu voir des paysages sous-marins merveilleux. Rien n’égale la mer pour la beauté et la variété du contenu (exemple : les fjords).
/ Dans le conte d’Andersen, « la petite sirène » a voulu renoncer à ce merveilleux royaume sous-marin pour l’amour d’un humain. Elle a donné à la sorcière sa voix magnifique de sirène pour avoir deux jambes comme les humains pour retrouver son prince qu’elle avait sauvé et qu’elle a aimé, quand il s’était échoué inanimé. Mais elle ne pourra plus l’appeler, ni lui parler, ni se faire reconnaître et il l’abandonnera. Elle finira écume sur la mer. Ce conte est l’un des plus riches symboliquement sur la mer et l’amour.
(A suivre)
extraits de restitution d'un débat du café-philo
http://cafephilo.over-blog.net/
avec lequel je garde un lien privilégié
en tant qu'un des artisans de sa création.