Regards philosophiques (39)
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Thème : « A-t-on raison d'avoir peur ? »
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Débat :
/ Y a-t-il un rapport entre la raison et la peur ? Si l’on reste au niveau du raisonnable on joue plutôt la sécurité et il y a moins de raisons d’avoir ; « la peur n’évite pas le danger ! » : c’est vrai pour un danger extérieur inéluctable, mais faux pour certains dangers que la peur permet d’éviter en paralysant l’action. Qu’est-ce que la peur ? Une réaction face à un danger, à un type de cruauté ou de violence, ou face à des souffrances de toutes sortes de possibles dans une situation.
/ Qu’est-ce que la peur ? Une réaction face à un danger, à un type de cruauté ou de violence, ou face à des souffrances de toute sorte possibles dans une situation.
On a peur d’une réaction de l’autre, d’une réaction qu’on ne connaîtrait pas ou que l’on ne pouvait pas prévoir, anticiper et donc parer. La peur de la bêtise, peur de la cruauté, peur de la souffrance, sont autant de raisons d’avoir peur. On a raison d’avoir ces peurs même s’il faut toujours chercher à maitriser ses peurs. Aujourd’hui, dans le contexte actuel, on a raison d’avoir peur. Peur que l’histoire ne se répète. On voit à l’œuvre des mécanismes dont on sait qu’ils ont fonctionné durant des périodes sombres de l’histoire. On peut avoir ce qui reproduirait un évènement tragique : ou éruption d’un volcan, ou catastrophe nouvelle, ou apparition d’une dictature et d’extrémistes au pouvoir, ou effondrement économique et social, chômage, ou guerre, ou conflit intérieur, ou peur des lois, ou d’une justice inique..
/ La peur sans raison est réaction du corps, la raison suit et se construit. La peur de passer un examen, d’affronter une foule vous ôte tous vos moyens.
/ Il y a des peurs plus personnelles : la maladie, la souffrance pour soi, ou pour un être cher, ou perte de la mémoire, ou peur d’un échec professionnel, peur de l’échec d’un projet important. Puis des peurs irrationnelles liées à des superstitions liées au rôle des obscurantismes. Nous devons distinguer les peurs rationnelles, où la situation présente un risque, ou peur irrationnelle, peur d’une chimère, sans risque avéré. Donc on a raison d’avoir peur des peurs irrationnelles, et pas raison d’avoir peur des raisons irrationnelles qui ne sont peut-être pas moins vraies, mais qui ne relève pas de la raison.
/ On fait peur aux hommes en leur disant que les lois venaient des dieux, ce fut par exemple les tables de la loi, les dix commandements.
/ Comment peut-on vaincre sa peur, avant un examen ou avant de rentrer en scène ?
/ La peur, on l’a dit fut d’abord « pavor » ce qui nous a donné « épouvante ». D’autre part nous savons tous par « nos classiques » que « Les gaulois avaient peur que le ciel leur tombe sur la tête », l’explication la plus connue est qu’ils considéraient que les dieux habitaient le ciel, et que si les Gaulois déclenchaient leur courroux, ils, (le ciel) descendraient sur terre pour les châtier. Puis nous avons évoqué plusieurs fois « la peur panique » : expression qui nous vient du dieu Pan, lequel avec ses pieds fourchus et ses cornes poursuivait les nymphes dans la forêt en poussant des cris qui semaient la peur panique et qui les effarouchaient.
/ C’est un peur raisonnable que d’avoir peur de blesser par nos propos. En disant les choses comme elles nous viennent on risque de blesser les autres. On entend souvent cette citation en philosophie : «…..l’homme pense sa parole avant de parler sa pensée » (Louis de Bonald)
(A suivre)
extraits de restitution d'un débat du café-philo
http://cafephilo.over-blog.net/
avec lequel je garde un lien privilégié
en tant qu'un des artisans de sa création.