Regards philosophiques (81)

Publié le par G-L. P. / J. C.

 

 

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Thème :

« Voir,

est-ce apprendre autrement ?» 

  

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Débat  :

 

 / Il y a au musée d’Orsay une galerie de peintures avec « les œuvres symboliques », où l’on trouve, entre autres, Nicolas Poussin. Chaque tableau raconte dans ses plus petits détails une histoire connue. Si l’on n’est pas averti, on passe devant sans rien remarquer. Si l’on connaît un peu les œuvres, on y découvre à chaque fois un détail qui raconte quelque chose de plus. On conjugue alors apprendre à voir et voir pour apprendre. « Apprendre à voir, c’est le plus long apprentissage de tous les arts. » (Edmond et Jules Goncourt). Et là, concernant, les œuvres citées, force de reconnaître que pour voir, il faut déjà avoir un peu appris.

 

/ C’est aussi ce qui fait la différence entre avoir un véritable ami que l’on peut rencontrer et voir réellement, et avoir d’innombrables amis virtuels, comme avec Internet, que l’on ne verra jamais. On a besoin de relations humaines véritables pour vivre, de « voir » ses amis pour mieux les comprendre.

 

/ Nous avons de multiples perceptions/sensations qui nous informent, nous apprennent, et deviennent informations perçues par le regard : « Nous passons de la perception sensation aux impressions, puis aux pensées, puis aux idées. » (Hume).

On connaît l’exemple de « la tour vue de loin qui paraissait ronde » et qui, à « y regarder de plus près » était en fait, carrée.  Pour peu qu’on y réfléchisse, nous voyons que, devant les multiples façons de voir un seul « objet », suivant « l’éclairage », le contexte, la source, nous sommes en carence de perceptions/sensations. Carence de compréhension, puisque nombreuses sont celles auxquelles on n’aurait pas pensé, et qui en vérité, « nous ouvriraient les yeux ». C’est ce que résume bien le philosophe Condillac dans son œuvre Traité des sensations : « Nous n’avons pas toutes les idées que nos sensations renferment, nous n’avons que celles que nous y savons remarquer ».

Le débat philosophique, c’est, en regard de ce que les autres ont remarqué, ouvrir les yeux sur d’autres perceptions qui peuvent nous faire sortir d’un point de vue partiel et peut-être partial, et qui va nous nous interpeller.

 

/ Œuvres citées :

Cinq méditations sur la beauté. François Cheng. Livre de poche 2008.

Crépuscule des idoles. Nietzsche. Livre de poche. 2002.

 

     

 

(FIN DU THEME)

 

 

Avec l'aimable autorisation des animateurs, 

extraits de restitution d'un débat du café-philo

http://cafes-philo.org/

avec lequel je garde un lien privilégié

en tant qu'un des artisans de sa création.


 

 

Publié dans culturels

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