Regards philosophiques (87)

Publié le par G-L. P. / J. C.

 

 

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Thème :

« En quoi, et jusqu’où l’avenir

                     me concerne t- il ? » 

  

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Débat  :
 

 

Beaucoup de gens se posent, se sont posé cette question de l’avenir, du monde de demain. Ce sont des écrivains, des philosophes ; pour certains, celui qu’ils projettent n’est pas beau du tout. C’est un univers où les robots prennent de plus en plus de place, c’est un monde où les enfants ne naissent plus d’une relation d’un homme et d’une femme, avec des individus clonés qui n’auront plus d’identité, mais une identification. Alors, entre ce monde futur et la science-fiction, qu’en sera-t-il ? Néanmoins, je suis confiante, optimiste pour l’avenir ; les hommes ont toujours su résoudre les pires problèmes ; ils sauront même trouver comment se débarrasser des déchets nucléaires.

C’est agréable une note d’optimisme. Mais pourra-t-on nourrir tous les enfants de la Terre ? Pourra-t-on assurer l’accès à l’eau pour tout le monde ? Pourra-t-on en finir avec les guerres ?

Quand je me suis réveillée le 1er janvier 2000, j’ai repensé à mon enfance. Pour moi, l’an 2000, c’était des soucoupes volantes, et, ce premier janvier 2000, il n’y avait aucune soucoupe volante et, pire,  il y avait encore des voitures. Par ailleurs, en regard des âges depuis la création de la Terre, après la disparition des dinosaures, l’espèce humaine n’a-t-elle pas, elle aussi une fin programmée ?

L’avenir concernant déjà nos enfants, l’éducation qu’ils reçoivent peut être conséquente pour l’avenir; ce qu’on pourrait formuler par : Quelle société allons-nous laisser à nos enfants ? Quels enfants allons-nous laisser à la société ?
D’autre part, on peut se demander pourquoi on s’intéresserait plus ou moins à l’avenir. J’ai en mémoire cette phrase lue dans un courrier que Romain Rolland échangeait avec Freud : « J’ai le sentiment d’appartenance à un grand tout, un sentiment océanique ; j’appartiens à quelque chose que je ne comprends pas. » Je me sens bien en phase avec cette pensée, même si je suis loin d’être un mystique ; l’avenir me concerne, pas l’au-delà. L’appartenance à un tout, à l’humanité, me rassure, me conforte : « L’Humanité », nous disait le philosophe Antoine-Augustin Cournot, « est donc essentiellement toute entière, et en même temps dans chacun de nous …L’Humanité n’existe que dans les individus, mais en retour les individus n’existent que par l’unité de l’humanité qui est en chacun d’eux ». Donc, il faut jouer notre rôle maillon, continuer à poser, à se poser la question de notre implication dans ce monde à venir.

Nous avons dans une vie quatre moments marquants. Le premier est ce qui n’est plus ; le deuxième est ce qui est encore là ; le troisième est ce qui est déjà là ; le quatrième est ce qui n’est pas encore là, mais on sait que cela va arriver. Comment voulez-vous que les gens qui réfléchissent ne soient pas inquiets ? Nous sommes confrontés à plein de questions auxquelles on ne nous apporte pas de réponses.

Si on fait un tour de table des participants à ce débat, il me semble qu’on trouvera plus de pessimistes quant à l’avenir, que d’optimistes. On a plusieurs fois entendu:, l’avenir ne me semble pas bon, cela m’angoisse ; pas pour moi, mais pour ma famille, mes enfants, pour l’humanité. On a beaucoup parlé du passé dans nos échanges ; peut-être est-ce par peur de l’avenir.

« Les larmes du passé fécondent l’avenir. » (Alfred de Musset)

 

 

(FIN DU THEME)

 

 

Avec l'aimable autorisation des animateurs, 

extraits de restitution d'un débat du café-philo

http://cafes-philo.org/

avec lequel je garde un lien privilégié

en tant qu'un des artisans de sa création.


 

 

Publié dans culturels

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M
c'est une reflexion de grande qualité sur notre avenir ; pour ma part, je m'inscris dans cette démarche de questionnement, forcément je dirais, puisque je suis un humain.
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