Regards philosophiques (9)

Publié le par G-L. P. / J. C.



Article précédent : Regards philosophiques (8)

 

« A-t-on encore la capacité de s’étonner ? » (4)

 

             

Conclusion par Guy Louis :  

 

Nous avons évoqué l’émerveillement conséquence de l’étonnement, mais nous avons omis de dire que l’étonnement pouvait être sentiment de révolte. Les étonnements, sont des marqueurs de temps de vie ; ils fixent parfois le souvenir et mettent des jalons dans le passé. L’étonnement nous fait changer d’univers ; autrement dit, c’est une autre dimension de la vie. Alors, il faut étonner nos enfants, leur faire ouvrir grands les yeux, former leur aptitude émotionnelle, cette base de notre humanité. L’étonnement, dit-on, « c’est l’enfance qui se cultive au quotidien. ». De fait, on peut penser  que garder, cultiver  notre aptitude à s’étonner, c’est préserver et le philosophe, et l’enfant qui est en nous. S’étonner crée des mini-ruptures dans notre rythme, sur ce qui semblait inscrit ; c’est quelque chose qui laisse entrevoir toujours des possibles insoupçonnables.  L’étonnement est le principal moteur qui crée le désir de savoir : c’est sortir de son train-train, sortir de chez soi, de son cocon, sortir des sentiers battus, de la caverne, dirait le philosophe, oser un monde non pasteurisé. C’est peut-être aller voir une exposition, aller au théâtre, aller à la découverte d’un auteur, c’est peut-être aller au café-philo, aller à la bibliothèque, « ouvrir les livres », et c’est l’étonnement. C’est là une gymnastique intellectuelle, une thérapie, c’est maintenir au niveau des neurones la propension à l’excitabilité devant le nouveau, l’inconnu ; c’est leur conserver cette faculté de renouvellement, celle qui existait déjà chez l’enfant qui produisait des milliers de neurones chaque jour. Soyons curieux ! Etonnons-nous ! Que l’étonnement soit le viagra de nos émotions !  Pour terminer avec de l’optimisme, je dirai que ce qui m’étonne  toujours, c’est un bébé, ce devenir qui m’inscrira bientôt dans le passé, et surtout cette promesse, promesse à laquelle on veut toujours croire, c’est que demain il sache (ô, étonnement !),  faire ce que nous n’avons pas su faire. Quand ce monde ne m’étonnera plus du tout, c’est sûrement que je serai prêt de le quitter.
Avec l'aimable autorisation des animateurs, 

extraits de restitution d'un débat du café-philo

http://cafephilo.over-blog.net/

avec lequel je garde un lien privilégié

en tant qu'un des artisans de sa création.


 

Publié dans culturels

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article