Regards philosophiques (95)

Publié le par G-L. P. / J. C.

 

 

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Thème :

  « Pourquoi et comment

critiquer ? » 

  

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  Introduction :

      

 

Que signifie « critiquer » ? Cela vient du grec «  krinein », qui signifie : discerner, juger. Ce verbe a donné par extension le mot « kriticos », lequel apparaît au 4ème siècle avant J. C. et désigne celui qui juge de la littérature. La critique était ainsi d’abord ancrée dans la littérature.


Critiquer dans le premier sens, c’est exercer son intelligence à démêler le vrai du faux, le juste de l’injuste, le bon du mauvais, par un examen raisonné et objectif, en vue d’estimer la valeur de l’être ou de la chose soumise à l’examen. Donc, c’est examiner, analyser, apprécier, commenter. Par extension et par réduction, au sens négatif, et c’est surtout l’aspect négatif qui l’emporte dans le sens commun, où, dès qu’on parle de critiquer, « on rentre les épaules » ; c’est émettre des jugements défavorables, d’une façon systématique ou occasionnelle, en ne s’attachant à relever que les défauts et les imperfections. La critique peut se manifester dans beaucoup de domaines, notamment dans la philosophie, dans les sciences, dans la littérature, dans le domaine des arts, dans la gastronomie… Il suffit de voir le nombre de rubriques de journaux, de revues ou de guides spécialisés. Cela peut s’exercer aussi dans le domaine de l’enseignement ou dans les relations avec autrui, notamment en famille.


Alors, pourquoi critiquer ? Est-ce par ouverture d’esprit, en refusant le dogmatisme et les idées reçues ? Est-ce par une sorte de curiosité et d’éveil intellectuel et scientifique ? Est-ce parce que l’on se sent investi d’une mission, d’un désir pédagogique altruiste d’éclairer et de servir de guide ? Est-ce, au contraire, par orgueil, par prétention, pour se mettre en avant, se faire valoir en imposant sa critique ? Est-ce par l’attrait du pouvoir, en jouant un rôle de censeur ? Si on limite la critique aux aspects négatifs, cela peut aussi traduire un caractère aigri et toujours insatisfait, une certaine méchanceté dans les limites du sadisme ou du harcèlement. Cela peut être aussi du masochisme, vu les effets que ça produit sur une personne quand on abuse de la critique ; des critiques acerbes et incontrôlées sont en effet la meilleure façon de se faire des ennemis et de se faire mal voir.


Finalement, a-t-on vraiment besoin de critiquer ? Est-ce bien utile ? Peut-on s’en passer ? On pourrait en effet très bien envisager un monde sans critique (de métier), laissant la latitude à chacun de découvrir par soi-même sans influence extérieure. En matière d’utilité de la critique, tout dépend non seulement du but, mais aussi de la façon de faire.


Ce qui nous amène à la deuxième partie de la question initiale : « Comment critiquer ? » Comment pratiquer la critique pour qu’elle soit rigoureuse, raisonnée et objective ? Quelles sont les méthodes pour que la critique ne froisse pas les susceptibilités, pour qu’elle ne soit pas rejetée, incomprise, méprisée ou négligée? Bref, comment critiquer de façon utile, rigoureuse, raisonnée, positive et constructive ? Comment manifester un vrai esprit critique ?



Et enfin, question mi-sérieuse : comment éviter que la critique soit « un cri » et « un tic » ?

    
(A SUIVRE)

 

 

Avec l'aimable autorisation des animateurs, 

extraits de restitution d'un débat du café-philo

http://cafes-philo.org/

avec lequel je garde un lien privilégié

en tant qu'un des artisans de sa création.


 

 

Publié dans culturels

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