Sentiment d’incomplétude
Poème précédent : Vivre
J’ai fredonné la vie, l’amour, la mer, la terre
Conjuguer le présent, l’avenir, le passé
Parsemés d’un bonheur accroc de liberté…
Mais sais-tu ô combien la mort et ses mystères
Me taraude et m’obsède, m’angoisse et me fait peur
Quand elle sème le trouble lentement à ses heures
Encombrant de questions mon esprit tourmenté
Bien souvent vers le soir quand la nuit va tomber ?
Serait-ce pour cela que le soleil couchant
A l’heure où il se noie me semble si touchant
Quand il rejoint la mer là-bas à l’horizon
S’enfonçant doucement dans l’abysse profond ?
Un jour j’y glisserai moment inéluctable
Et après ? Grand mystère…énigme insondable !
Si l’espoir porte à croire en une apothéose
Disant qu’après la vie l’âme se métamorphose
Vient s’installer le doute d’y croire qu’à moitié
D’en haut, fais-moi un signe si tu pars le premier
Si c’est moi j’écrirai d’un trait miraculeux
Un grand M en nuage dans un ciel lumineux.
Je veux en attendant profiter de ces jours
D’un été florissant où la vie nous proscrit
Tout discours mortifère interdit de séjour
Peignant de tous ses bleus tant les jours que les nuits.
Il faut bien se résoudre à cette incomplétude
Que nos vies se coltinent souvent face au néant
Elles passent si vite… accueillons le présent
En profitant du luxe qu’offre sa plénitude.