Telle un « bateau ivre »…
Article précédent : A tous vents...
Arthur Rimbaud commençait ainsi son poème du « bateau ivre » :
« Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidés par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs. »…
Aujourd’hui, au lendemain des dernières élections cantonales,
qui ne sent que la majorité parlementaire politique au pouvoir,
de par sa stratégie, équivoque, les résultats obtenus, décevants,
ne tangue pas, n’est pas également semblable à un « bateau ivre » ?
Et osons paraphraser au goût du jour ces vers, du « je » au nous !
Comme nous avancions sur des mers peu paisibles,
Nous n’étions plus guidés que par certains hâbleurs* :
Des citoyens floués les ayant pris pour cibles
Les ayant laissés bas, désemparés, pour l’heure.
Faudrait-il dès lors s’étonner des réponses apportées par ce scrutin ?
De même, faut-il s’en inquiéter surtout pour demain, pour l’avenir proche ?
Ne sont-ils pas, cette abstention comme ces résultats, les conséquences,
directes et logiques, de la politique menée par notre Président ?
Après avoir réussi, en 2007, a obtenir, par une campagne habile,
volontariste mais fallacieuse, la confiance de la majorité des électeurs,
il révélait, dès le soir de son succès, à tous ceux qui voulaient l’entendre,
ce que serait sa réelle priorité : ancrer toujours plus notre pays, dans l’Europe,
dans la mondialisation, la financiarisation pour favoriser surtout les uns,
les actionnaires, les hauts dirigeants qui confisquent les gains de productivité.
Quatre ans après, suite à tous les ravages économiques, sociaux, humains
de cette politique, quand des électeurs, d’une façon ou d’une autre, crient,
à bout de souffle, leur désarroi, leur révolte, leurs inquiétudes, leurs craintes,
les responsables ne devraient-ils pas, sans tarder, les écouter, les comprendre ?
C’est vrai pour la majorité mais l’opposition, la gauche, semble aussi, à ce jour,
encore incapable de présenter une alternative crédible pour conduire, demain,
un vrai changement de cap. Pourtant les attentes sont fortes, exigeantes !
Et, disons-le, quelle idée, saugrenue, d’aller (Martine, Cécile et Pierre) se réunir,
le soir du premier tour, sur une péniche, surfant au gré des écueils communs,
quand d’autres abandonnent symboliquement leur « Paquebot » passéiste ?
Grandeur ou décadence ! Des pays ! Comme des hommes !
* Celui, celle qui a coutume de hâbler, de parler beaucoup,
en exagérant ses mérites et en déformant la réalité.