Témoignages (1)

Publié le par M. G.

 

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ENTRETIEN AVEC HUGUETTE, SECTION « LOISIRS CRÉATIFS »,

BOULANGÈRE À LA RETRAITE

 





« Bonjour Huguette, merci de m’accueillir chez toi, nos lecteurs du blog voudraient connaitre ton passé de boulangère à Lourdes car nous savons que tu es une passionnée.

- Quel âge avais-tu à tes débuts dans la profession et peux-tu te présenter brièvement ?

- J’avais 45 ans quand j’ai débuté et j’ai travaillé dans ce métier de 1985 à 1997. J’étais la sixième enfant sur neuf au sein de ma famille et mon papa nous a quittés en 1981prématurément.
- Où ça?

- J’étais physiquement à Lourdes, aux halles ; j’ai repris une affaire, après avoir quitté l’hôtellerie.
- Quelle était ton organisation ?

- Mon fournisseur était la maison Grangé, qui avait succédé aux établissements Brossier. Je recevais, tous les matins, très tôt, la confiserie, les viennoiseries et bien-sûr, le pain sous toutes ses formes : baguette au levain, aux céréales, la tordue, l’épi, la fougasse, la boule, la couronne et le pain passion… Ils me reprenaient les invendus à la fin de la journée.

Le premier jour de ma carrière, j’avais à vendre 20 pains, 30 baguettes et 4 chocolatines. Le soir, il m’en restait une certaine quantité sur les bras, à mon sens trop important, je ressentais ceci comme un véritable fiasco ; heureusement, le fournisseur m’a consolée en me disant  qu’il fallait relativiser, que c’était un bon début et qu’il fallait dorénavant persévérer.

Je travaillais tous les jours du lundi au dimanche compris. J’étais là le samedi à 6 h du mat’ pour mettre en place la marchandise et souvent, les premiers clients arrivaient alors que tout n’était pas installé. Je terminais vers 13h30. Je prenais le temps de faire une pause rapide le matin pour casser la croute et prendre des forces.

 Très tôt, je me suis tenue à beaucoup de rigueur concernant les horaires, rigueur que j’ai faite partager à mes enfants et mes proches. Paradoxalement je ne portais pas de montre au poignet !
 Je privilégiais sans forcer le naturel, le relationnel avec les clients .

 J’attachais beaucoup d’importance à ma tenue vestimentaire (tablier à bretelles avec broderies anglaises, harmonie des couleurs, coiffure…), je souriais très facilement  et surtout, je prenais soin de la qualité de mes produits, ce qui est une évidence pour certains, mais hélas pas toujours respectée au quotidien. Il faut savoir éliminer dans le doute ce qui n’est pas parfait.

 Ma devise était : « Qualité des produits, propreté, plaisir de la clientèle ».

Il m’est arrivé de livrer souvent directement à la gare de Lourdes des sandwiches pour des pèlerins sur le départ.

 A l’époque, j’habitais aux Granges et j’avais donc à peu près 5 kilomètres à faire pour me rendre aux halles. J’aurais bien aimé transmettre l’affaire à mes enfants mais ils n’ont pas voulu reprendre le flambeau à cause des horaires matinaux et rigoureux ; en revanche, ils ont comme moi aujourd’hui cette envie de bien faire qui  assure à chacun d’entre eux un bon métier. »
                                      Huguette, ou « les maitres du pain » janvier 2012.

Publié dans quotidiens

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