Témoignages (10)
Article précédent : Témoignages (9)
TEMOIGNAGE DE MICHELE,
AIDE A DOMICILE AU SEIN D’UNE ASSOCIATION LOCALE ADMR
►
« |
Michéle, sommes satisfaits que vous ayez accepté spontanément de livrer sous forme de témoignage pour « Regardsadeens.com » votre regard expérimenté sur votre activité professionnelle. Simplement, merci à vous.
On peut espérer que tel ou tel propos, telle ou telle remarque pourra encourager et aider toute jeune personne qui souhaite embrasser ce métier.
► Aide à domicile ! Que recouvre cette terminologie ? Pouvez-vous l’expliquer plus précisément pour nos lecteurs ?
Assistance à la bonne tenue des lieux de vie : ménage, repassage, rangement… mais aussi à la personne pour lui faire des courses, l’accompagner lors de visites chez le docteur, le dentiste… en promenade. Aide à la toilette si nécessaire.
La coopération personne aidée et intervenante est essentielle. Il y a donc un soutien physique mais on parle moins du moral. Une personne seule, isolée à souvent besoin d’une écoute discrète. Il n’y a pas que le ménage, on est là aussi pour écouter, voir ce qui ne va pas.
► A vous écouter, il semble que les relations humaines s’avèrent, et tous les jours, très importantes. A chaque intervention, il faut savoir s’adapter.
Les relations humaines, la psychologie ; c’est vrai sont très importantes. Il nous faut savoir être tolérante quand on doit d’occuper de quelqu’un d’isolé(e), malade, seul(e) ne pouvant plus faire les choses courantes de la vie ; elle est souvent, « surtout au début », aigrie, pas toujours d’humeur constante donc on essaie de s’adapter, mais si cela ne va toujours pas, on en parle avec la personne aidée elle-même, la famille et au pire avec les bénévoles de l’association et nos collègues. Plutôt changer d’intervenante que de risquer un conflit qui ne mène à rien.
► Au fil des mois, des années, des liens forts, puissants peuvent se créer, s’établir avec les bénéficiaires. Comment, malgré tout, réussir à garder les « distances professionnelles » ?
A l’inverse, il est vrai que parfois des liens forts peuvent se nouer avec un bénéficiaire. Souvent c’est une personne seule, isolée (enfants ou parenté éloignés), alors on représente la famille, la personne sur qui ils peuvent compter, qu’ils peuvent appeler (jour et nuit), à qui ils se confient, à qui on ose demander… tout. Et dans ces cas là, je l’ai toujours fait avec beaucoup de cœur sans jamais regretter et j’en ai retiré une grande joie.
► Avez-vous aussi -c’est inévitable- rencontré des moments plus difficiles par exemple à l’occasion de fins de vie de personnes auxquelles vous étiez tout particulièrement attachée ?
En ce qui concerne la fin de vie des personnes auxquelles j’étais particulièrement attachée, je me suis toujours préparée à cette disparition. Mais pour tout dire, je n’y ai jamais assistée ; elles sont toutes parties lors d’hospitalisation ou en maison de retraite, ce qui fait que les liens se sont dénoués mais pas coupés, loin de là, mais cela a été plus facile. D’ailleurs, je ne pourrai jamais, je dis bien jamais, oublier certaines de « mes mamies ou papis » ayant eu tellement de bons moments, d’anecdotes avec eux que je pourrai en écrire un livre…
► Quels conseils seriez-vous tentée de donner à une jeune dame qui envisage de grossir nos rangs ?
Les conseils :
/ aimer les gens en général, les rapports humains, avoir de la considération pour les personnes aidées ;
/ avoir un tant soit peu de patience ;
/ du caractère aussi quand il le faut ;
/ être discrète ; très important ; la vie privée des gens ne doit pas être divulguée ; je dis souvent que quand je sors de chez quelqu’un j’ai tout oublié de ce que l’on a pu me dire ;
/ respecter certaines règles : d’hygiène d’abord mais pour autant ne pas essayer de changer le mode de vie des gens ;
/ savoir se faire aider : stages de formation, réunion avec ses collègues ou les bénévoles de l’association et également par la secrétaire de la Maison des Services, elle est très compétente et agréable !