Témoignages (14)

Publié le par M. G.

 

 

 

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Entretien avec Manuel,

Ex-maçon : 

 

 

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« Manuel, merci d’accepter de répondre aux questions du blog « Regards adéens » ; nos lecteurs voudraient en savoir un peu plus sur ton ancien métier :

 

  Quand et comment as-tu commencé dans la profession ?

J’avais 14 ans, en 1967 ; j’étais l’aîné de 9 enfants et il fallait gagner sa vie pour soulager le foyer parental.

J’allais un jour par semaine à l’école d’apprentissage, me former au métier. En faisant l’Armée à Castelsarrasin, j’ai passé mon certificat d’études.

 Le premier chantier sur lequel j’ai travaillé fut l’ancien asile, aujourd’hui disparu, de la grotte de Lourdes.

 

  Quel était ton secteur de travail ?

A mes débuts, j’étais chargé de faire le mortier.

Je faisais partie de l’entreprise GIL qui comptait à l’époque 180  salariés ! En 1980, je suis passé chef d’équipe : autrement dit, j’avais les responsabilités d’une petite équipe sur le chantier et je faisais le lien avec le conducteur de travaux.

Aujourd’hui, le nom de la société, côtée en bourse,  est EIFFAGE depuis 1996.

 

  Que retiens-tu de ta carrière ? As-tu des anecdotes à nous conter ?

J’ai connu une période difficile lorsque j’ai eu un accident du travail avec 3 mois d’arrêt : un pan de mur trop frais s’était écroulé sur moi tôt dans la journée ; ce n’était pas ma faute et j’ai eu 4 cotes fêlées. J’ai eu la chance que les os se soudent rapidement.

Un jour j’ai assisté à une chute mortelle d’un ouvrier sur un échafaudage.

 En 1974, j’ai survécu à une vague de licenciements internes.

En 1975, j’ai changé de métier ; j’ai intégré le foyer Bernadette pour faire éducateur spécialisé (« moniteur » autrefois) pendant 2 ans. J’ai ainsi profité des avantages sociaux ; hélas, ça n’a pas duré et j’ai été repris heureusement par mon ancienne entreprise de maçonnerie.

Ce qui me plaisait dans ce métier, c’était la mobilité, la diversité, le changement ; nous ne restions pas éternellement au même endroit.


  Ton métier a-t-il évolué ?

Le manitou n’existait pas encore ; je faisais donc tout à la main : les briques, le ciment… Je bossais de 7h à 18h ; il fallait « avoir la santé».

Je trouve que l’âme du métier a disparu : autrefois, la solidarité était une vraie valeur entre les ouvriers et même au-delà ; on savait donner un coup de main à l’autre pour le soulager et faire avancer le travail ;  aujourd’hui, c’est « chacun pour sa pomme » !


  Comment conciliais-tu ton métier et ta vie de famille ?

J’ai construit ma maison d’aujourd’hui avec mes frères. Je n’ai pas eu de problème particulier.

 

  Et aujourd’hui, Manuel, quels sont tes loisirs ?

Je profite de mes enfants et petits enfants ; ils m’ont offert récemment des vacances aux Baléares ; nous avons pris, avec mon épouse,  à cette occasion, l’avion pour la 1e fois de notre vie ! J’aime beaucoup jardiner. J’apprécie les spectacles proposés par la troupe de théâtre des Exquis Mots, au sein de laquelle ma fille Laure évoluait il y a peu. 

 


 

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