Tournage du thriller « A l’aube »
Tournage du thriller « A l’aube »
avec Jean-Pierre BACRI, Sylvie TESTUD et Ludmila MIKAEL
Après avoir porté mon dossier de candidature à l’office de tourisme de Lourdes, je suis convoqué comme
figurant, ce lundi, pour 19h, à GAVARNIE…
Je m’y rends en me posant plein de questions : vais-je souper ? Combien de temps va durer le tournage ? Que vais-je faire comme emploi ?...
A 2 kilomètres du sommet, Bernard, le régisseur me téléphone : Il me demande où je me trouve. Il me dit qu’il m’attend pour aller manger. Ça commence plutôt bien !
Je me gare sur le parking de la salle des fêtes. Une fine pellicule de neige commence à tapisser le sol ; je rentre dans la salle et mon « chef » est là. Nous nous rendons ensemble à l’hôtel de l’Astazou pour dîner. Il y a déjà des figurants au restaurant, ils en sont ... au café. Bernard me présente rapidement. On ne tarde pas à m’apporter une assiette de hors d’œuvre, suivie d’une souris d’agneau avec purée de légumes. Plutôt succulent, ce plat ! Après ce repas inattendu, nous nous rendons tous ensemble à la salle des fêtes de nouveau. La majorité des figurants part sur le plateau de tournage. Moi, je reste avec un autre acteur de complément et Bernard, qui nous fait la causette. On parle de …cinéma.
En effet, notre hôte a des années de travail derrière lui, des dizaines de comédiens rencontrés, des anecdotes, des avis sur tout. Après avoir fait des études de sociologie et travaillé à la ville de Lourdes, il s’en est allé sur d’autres chemins professionnels grâce à une rencontre avec Coline Serreau ( la réalisatrice de « Trois hommes et un couffin » ). Bref, la conversation est un peu mondaine, mais, tant pis, ou tant mieux, c’est si rare habituellement. J’y apprends que Monica Belluci est adorable, très humble, Gérard Lanvin sympathique ou encore que Sylvie Testud a son petit caractère de diva.
21h30 : on part direction l’ancien hôtel VIGNEMALE, rebaptisé hôtel des aiglons pour l’occasion..
Le plateau, c’est quoi ? Le lieu de tournage dans un hôtel luxueux, éclairé comme un château, réaménagé.
Et Jean-Pierre Bacri…. Il est fidèle à son image : habillé de noir, mal rasé, les sourcil revêche et l’élocution hasardeuse. Génial, je retrouve l’acteur d’ « Un air de famille » ! Ce qui permet alors de réfléchir aux clichés, à l'image qu'on se fait forcément des acteurs. Dans leur bulle. Polis mais distants. Forcément. Parce qu'en les observant, on en vient à se rappeler quelques évidences soudaines. Telle la fausse proximité que crée par définition leur métier : ce n'est pas parce qu'on connaît leur visage, qu'on les a vus à l'écran qu'ils vous connaissent. D'où toute l'ambiguïté du mot « reconnaissance » : si vous les reconnaissez, eux ne peuvent vous reconnaître, ne vous connaissant pas . De plus, ce n'est pas parce qu'ils jouent des personnages qu'ils sont ces personnages. Et puis, dernier point, qu'on oublie toujours : s'ils sont là pour jouer, ils sont là pour travailler et vous êtes dans leur bureau.
Devant l’hôtel, une scène est jouée : l’arrivée d’une voiture avec 2 personnages qui en descendent, en pleine tempête de neige. Pour cela, une machine envoie des fécules de pommes de terre dans l’air : on croirait à une vraie tempête de neige !
Autre scène : au comptoir de l’hôtel, Sylvie Testud, la détective, questionne le gérant incarné par Jean-Pierre Bacri. Ces passages sont tournés plusieurs fois sous des angles différents, des éclairages ou des ambiances distinctes. Le cinéma est une affaire de patience et de concentration. Parfois, la nervosité gagne certains : c’est donc l’assistante qui prend le relais du metteur en scène pour soulager ce dernier.
Dernière scène dans laquelle je joue : les clients sont attablés au restaurant, servis par 2 serveuses plutôt jolies encadrées par un maître d’hôtel très remuant, tandis qu’à l’extérieur, les caméras tournent. Toute une équipe de cadreurs, d’électriciens, d’éclairagistes, à l’image d’un essaim d’abeilles, furète autour des acteurs.
Fin : 2 heures du mat’ ! ça commence à faire tard…
Le retour à la maison sera très prudent car la chaussée est glissante et blanche.
Voilà pour mon rôle d’acteur, pas compliqué mais excistant tout de même, dans « A l’aube » avec les stars du cinoche !