Poème : Chemin des dunes
Chemin des dunes
Aux premières lueurs du levant
Le chemin rose de bruyère
Et de genêts d’or éclatants
Cligne de l’oeil vers les fougères
Des sous-bois. Leurs cheveux emmêlés,
Mouillés de brume, baignent les pins,
Élégants, sveltes, à l’air altier,
Qui mouchent le ciel câlin.
Quelques filaments échappés
De la barbe fine et soyeuse
De nuages blancs, réveillés
Par la brise, douce, rieuse,
Passent sur le toit scintillant
De la sombre forêt landaise
D’où un écureuil méfiant
File au loin, sautant à son aise.
Son pelage de couleurs tièdes
Se mêle aux tons roux des feuillus
Que l’automne vient par son aide
Camoufler. Il a disparu !
Le sol humide et spongieux
Respire les brindilles, la mousse,
Les essences de résineux
Qui s’évaporent de cette brousse.
Au pied des dunes océanes
La lumière jaillit soudain
Sous les brumes diaphanes
La mer ronronne puis se plaint.
Bientôt la marée montante
Répandra ses embruns salins
Transportés par le vent qui chante
Le refrain d’un été indien.
La tranquillité de ce lieu
N’a pas de prix. Elle est unique !
Son état sauvage et précieux
Plonge nos regards extatiques
Sur les dunes au ventre arrondi
Dont la douce chaleur matinale
Vient réchauffer nos corps transis
Par cette aube fraîche, automnale.
Sur ce désert blanc, nid douillet
Le soleil rit aux éclats
Et sur de grandes enjambées
Berce la dune de ses bras.
Il glisse sur sa peau claire
Qui resplendit de mille feux
Sous l’intense et vive lumière
De ce petit matin radieux.