Regards philosophiques (145)

Publié le par G-L. P. / J. C.

Thème :

« Internet, un univers postmoderne ? »

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Débat  :

► Quand je pense à Internet, je pense tout de suite à escroc ! Je pense à piratage ! Je pense aussi à Google qui connaît tous vos mots de passe, ceux de tout le monde. Google peut aller vous espionner et pas seulement Google ; ainsi, aux USA, on apprend qu’ils espionnent tout le monde, en grande partie grâce à Internet. Chacun de nous est ciblé. Je disais des escrocs, parce que vous y trouvez des offres où l’on vous promet « monts et merveilles » ; des escrocs cherchent à vous vendre des médicaments qui sont nuls pour la plupart. Ceci dit, est-ce qu’il faut se passer d’Internet ? Il y a du bon, il y a du mauvais, et il y a  aussi du très bon. On peut s’y instruire, on peut y apprendre plein de choses, on peut se renseigner dans de très nombreux domaines. De plus, cela vous permet de rester en communication avec ses amis, avec ses petits-enfants ; ainsi, on reste un peu à leur niveau.

► Revenant à l’espionnage via Internet (sujet d’actualité), on apprenait récemment que la Bibliothèque du Congrès des USA conserve tous les Tweets qui ont été passés depuis la création de Tweeter. Cela ne sert à rien, sauf un Tweet qui un jour, peut-être, serait très important ! Qui de nous, ayant consulté un site de recherche pour un hôtel, des appareils ménagers, un ordinateur ou autres, ne se retrouve pas, comme par hasard, avec, sur sa messagerie, des publicités très exactement ciblées en fonction de ses dernières recherches. Ainsi « l’œil », le programme Google ou autre, surveille, enregistre, toutes les visites et leur objet. Telle l’araignée, la « Toile » cherche à nous prendre comme des moucherons dans ses filets.  Nous sommes l’objet d’un profilage d’internautes ; de là, nos pôles d’intérêt, nos goûts sont enregistrés et transmis à des organismes de publicité, qui tentent de nous amorcer comme du poisson. Votre singularité est enregistrée ; vous êtes catalogué. Vous passez de l’individu au consommateur, à la part de marché potentiel. Que nous soyons plus ou moins victimes de nos technologies, cela n’a rien de très nouveau en soi.Au-delà, la question qu’on entend le plus souvent, est : Internet change-t-il l’humain, va-t-il le changer ? On peut envisager deux hypothèses : ou les outils ont changé l’homme et Internet est en train de modifier tous nos comportements à venir, de changer notre façon de penser, de changer nos relations, nos modes de vie ; ou l’homme a toujours adapté les outils très précisément à ses besoins, à ses désirs, et, là, Internet ne sera qu’une des évolutions de la condition humaine ? En fait, peut-être est-il encore trop tôt pour répondre à cette question.Alors, en évitant de faire d’Internet le nouveau bouc émissaire des maux de la société, on peut se poser quelques questions :
1° Les internautes sont-ils capables d’autoréguler les contenus qui feraient l’apologie du crime, du racisme, de la violence ? Qui contrôle cet outil ? Est-il encore contrôlable ? Peut-on résister à cette gigantesque vague ?

2° La liberté totale d’Internet garantit-elle sa neutralité ? Cela en fait-il un outil pour la démocratie, un outil de libération, ou un outil d’asservissement, une nouvelle aliénation ?

3° Internet est-il de nature à accompagner plus qu’une progression technique de l’individu, mais aussi une progression culturelle générale ? Avec Internet est-ce que le monde s’agrandit, ou est-ce que le monde se rétrécit ?

4° Internet crée-t-il du lien social ?

5° Nous ne pouvons pas échapper à la question de la sécurité quant à toute l’assise de la civilisation actuelle sur le numérique, sur Internet. Si demain un super « big bang », un super « big bug » rendait tous ces logiciels inopérants, qu’en serait-il de notre société ? Est-ce que ne retournerions pas vers le Moyen-âge ?

(A SUIVRE)

Extraits de restitution d'un débat du café-philo

http://cafes-philo.org/

avec lequel je garde un lien privilégié

en tant qu'un des artisans de sa création.

 

Publié dans culturels

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