Roman : La rivière savait… (20)

Publié le par M. P.

 

(Suite)

   

En ce samedi 23 janvier 1943, Hémda fêtait ses 20 ans.

Malakhi savait le danger encouru s’il entreprenait de quitter les lieux par lui-même.

Il souhaitait toutefois marquer cet événement.

C’est Justin qui, au cours d’un marché à Bergerac, avait contacté Léon, un ami fidèle, qui avait des relations.

Par ce biais, Malakhi put offrir une bague à sa belle.

Léon vint leur rendre visite et, à la demande de Justin, en tant que photographe amateur, Léon fit un cliché du couple pour marquer ce moment.

La neige était tombée toute la nuit durant, les routes étaient calmes et tout se passa bien.

Ce fut l’occasion de discussions et la décision fut prise de leur faire quitter les lieux au plus vite pour rejoindre l’Espagne.

Le départ devait s’organiser après avoir obtenu suffisamment de renseignements par le réseau, afin de sécuriser leur fuite.

Rien en ce jour n’était venu parasiter leur bonheur. Là, ils s’étaient aimés !

Les amants

A l’heure où la lune flotte et danse sur l’eau

La terre froisse son lit de soie lisse et moirée

Et leurs corps se connectent sans même dire un mot

Ils s’attirent, s’étirent, se laissant chavirer

 

Dans un élan mutuel qui s’adresse à l’intime

Suprême tentation vers cet envol sublime

Étreinte manifeste aux ailes de velours

Le souffle chaud du vent renforce leur amour

 

Réveillant les parfums, le bruissement de l’onde

Les caresses nocturnes divaguent et les inondent

Sur un goût de bonheur et de légèreté

Au-delà du réel, les amants sont comblés

 

Fontaine intarissable, attirée par ta source

Sous le chant des cigales le soir à la grande ourse

J’en appelle à l’amour, cet abandon de soi

Ce don offert à l’autre m’emplit de ses émois.

  

(A suivre)

 

 

Publié dans culturels

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