Regards philosophiques (166)
Thème :
« Que mettons-nous dans le mot « valeur » ? »
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Introduction :
Ma définition du mot valeur, avant de consulter les dictionnaires, serait : une règle (ou des règles), morale ou éthique, que se fixe un individu, un groupe, une société, et à partir desquelles se construit psychologiquement, socialement, l’individu, le groupe, la société. Les valeurs s’imposent à notre conscience, nous nous obligeons à les respecter (si nous en avons).
Les valeurs seraient alors des lois communes qui peuvent être également non écrites. Elles peuvent avoir des origines sociétales, de tradition, d’idéologie, voire religieuses.
Le concept de valeur qui nous intéresse particulièrement est d’ordre philosophique ; nous prenons ce mot valeur dans le sens de norme sociale et non dans le sens de valeur d’échange ou de valeur commerciale. Les valeurs sont alors morales (le bien, le mal) ou éthiques (le bon, le mauvais). Mais quels sont les critères qui les soutiennent ? Quels sont leurs sens ? Et, nous aurait dit Nietzsche, puisque c’est un peu son propos, quelle est la valeur de nos valeurs ?
Au-delà des valeurs héritées, qui pourraient être universelles ou du groupe, nous choisissons les valeurs auxquelles nous adhérons. Selon la philosophie existentialiste de Sartre, « L’Être humain n’est rien d’autre que ce qu’il se fait. », individuellement, comme collectivement. Toujours suivant ce postulat, il n’est pas de valeur d’ordre transcendant ; les valeurs ne sont que d’ordre immanent ; elles ne viennent pas du « ciel des idées » platonicien ; elles ne sont que valeurs créées par les hommes et pour les hommes. A partir de là, nul ne naît avec des valeurs, comme on naît avec des doigts de pieds, des oreilles ; on ne naît pas avec son programme de valeurs, celles-ci sont essentiellement acquises, intégrées, assimilées, parfois choisies en conscience dans les valeurs du groupe dans lequel on est advenu. A partir de ces critères, nous choisissons, nous agissons, nous émettons des jugements de valeur. C’est là mesurer les éléments, les idées, pour juger, pour mettre sur la balance et peser avec nos valeurs, en lieu et place de poids (pour rester dans l’image de la balance).
Je laisse pour le débat le soin de donner la liste des valeurs, de définir lesquelles peuvent être: valeurs personnelles, communes, ou plus universelles.
(A SUIVRE)
Extraits de restitution d'un débat du café-philo
avec lequel je garde un lien privilégié
en tant qu'un des artisans de sa création.