Regards philosophiques (187)

Publié le par g6l; p; / J. C.

Thème :

« Les hommes ont fait l’histoire,

ou,

quelques hommes ont fait l’histoire ?  »

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Débat :

Tour de table en reposant la question initiale : Qui fait l’Histoire ?
► (Florence, notre poétesse) Pour moi, ce sont les muses.
► Tout le monde participe à écrire l’histoire, déjà à partir de notre histoire personnelle qui s’inscrit dans l’Histoire collective.
► Ce sont les « voyants », au sens du regard objectif, ceux qui ouvrent réellement les yeux, les clairs-voyants.
► C’est toujours un groupe, avec un meneur ou des meneurs.
► Mais nous-mêmes, qui suivons les meneurs, participons en plein à l’Histoire ; c’est en sens que le peuple fait l’Histoire.
► Je ne vois pas l’Histoire actuelle comme la résultante d’intérêts individuels au détriment de l’intérêt collectif ; il y a des réactions identiques de gens qui ne se connaissent pas forcément, alors l’Histoire prend corps.
► Avec le temps, qu’avons-nous laissé paraître et décidé de retenir. Ainsi, qu’en est-il vraiment de nos manuels scolaires ? On a pu nous raconter des histoires, avec un petit « h ».
► Il y a différents groupes ou cellules avec leur histoire, telle la famille, mais chaque groupe est influencé par d’autres groupes plus ou moins larges. Dans notre histoire actuelle, nous voyons que des décisions primordiales sont prises à des niveaux hors de notre contrôle démocratique ; par exemple, les lobbies agissent auprès de la Commission européenne, comme actuellement pour forcer à l’exploitation du gaz de schiste.
► Nous sommes tous dans le train de l’Histoire. Et puis, globalement, combien de gens connaissent vraiment l’Histoire ? Plein de gens sont persuadés qu’Hélène de Troie est un personnage historique.
► C’est la mémoire qui est l’histoire et les historiens sont les passeurs de mémoire.
► Je pense aux astrologues ; souvent les hommes politiques les ont consultés avant de prendre d’importantes décisions.
► Il ne faut pas éliminer le rôle des mythes. Mais je persiste à penser que ce sont les mouvements sociaux qui font l’Histoire, qui la « fabriquent » ; et en même temps il y aura toujours  des individus « clairs voyants », qui ont le sens de ce qui est en train de se passer, qui pressentent, et qui deviennent, de ce fait, de grands hommes.
Œuvres citées :
Livres :
L’homme, cet inconnu. Alexis Carrel. Plon. 1935, réédité en 1999.
Vieilles maisons, vieux papiers. G. Lenôtre (de son vrai nom Théodore Gosselin). Librairie académique Perrin. 1900-1929. Réédité en dernier lieu par Tallandier en 2013.
Mémoire d’Outre-tombe. Chateaubriand.
Aliénation et accélération. Vers une théorie critique de la modernité tardive. Hartmut Rosa. La Découverte. 2012.
Temps et récit. Paul Ricoeur. Seuil. 1983. Réédité par Points en 1991.
Discours sur l’histoire universelle. Bossuet. 1681.
Idée d’une histoire universelle au point de vue cosmopolitique. Kant. 1784.
Une histoire de l’énergie. Jean-Claude Debeir, Jean-Paul Deléage et Daniel Hémery. Flammarion. 2013.
Comment le peuple juif fut inventé. Schlomo Sand. Fayard. 2008.
La Part de l’autre. Eric-Emmanuel Schmitt. Le Livre de Poche. 2003.
Aurore. Réflexions sur les préjugés moraux. Nietzsche. 1881.
Conférence :
L’enseignement de l’histoire comme instrument de l’éducation politique. Conférence de Charles Seignobos publiée dans Conférence du Musée pédagogique. L’enseignement de L’Histoire. Imprimerie nationale. 1907. Réédité dans Etudes de politique et d’histoire. Charles Seignobos. PUF. 1934.
Magazine :
Philosophie magazine, N° 66, février 2013, dossier : « Y a-t-il un pilote dans l’Histoire ? »
 
 

(FIN DE THEME)

Extraits de restitution d'un débat du café-philo

http://cafes-philo.org/

Avec nos remerciements.

 

Publié dans culturels

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