Regards philosophiques (188)

Publié le par G-L. P. / J. C.

Thème :

« Estime d'autrui, estime de soi  »

1

Introduction :

 On trouve comme définition de l’estime de soi : «  Le concept de l’estime de soi a été défini pour la première fois par le psychologue américain William Jones qui explique que l’estime de soi se situe au sein même de la personne, qu’elle se définit par la cohésion entre les aspirations et les succès. »

Sigmund Freud s’est également penché sur l’estime de soi et son rapport avec le narcissisme. La psychologue Danielle Laporte a précisé que : «  L’estime de soi se réfère à la valeur que l’on se donne des différentes sphères de nos vies. D’autres parlent de l’estime
de soi en précisant que le « soi » est un concept descriptif et évolutif lié à la façon dont une personne élabore et évalue la définition de son identité.
»

Les dictionnaires précisent que : « L’estime de soi, c’est l’opinion favorable qu’on porte sur quelqu’un ou sur quelque chose après en avoir reconnu ses valeurs. Respect des règles morales qu’on nomme, en philosophie, vertus ».

Parler de l’estime que l’on éprouve ou que l’on inspire, c’est apprécier et ressentir l’attache sincère envers une personne ou une chose, c’est savoir où donner de l’importance.
Donner son estime implique de connaître ceux à qui, ou ce à quoi on accorde notre confiance. Avoir confiance, c’est aussi avoir des égards avec les êtres et les choses que l’on estime. L’estime est un sentiment respectable et honorable. L’estime de soi est basée sur des critères de jugement de valeur très divers portant sur le talent, la gentillesse et, comme le développe Kant, sur la volonté.

Parler de l’estime de soi, de celle des autres, c’est reconnaître à la fois les existences de soi et des autres, en tant qu’homme, tant dans leurs diversités que dans leurs qualités et leurs défauts. C’est donc un délicat équilibre à trouver entre ne pas surévaluer ses propres capacités, ni celles des autres, mais ne pas non plus les sous-évaluer.
Dans un livre qui se nomme justement : L’estime de soi*, j’ai relevé : « L’estime de soi est une des fonctions les plus fondamentales, c’est un phénomène discret, impalpable, complexe, dont nous n’avons pas toujours conscience. L’adolescent définit l’estime de soi par cette phrase : c’est comment on se voit, et si ce qu’on voit, on l’aime ou pas. »

[* Estime de soi. S’aimer pour mieux vivre
avec les autres.
Christophe André et François Lelord. Odile Jacob. 2008.]
Les auteurs du livre  précisent que : « L’estime de soi repose sur trois piliers : 1°) l’amour de soi,  2°) la vision de soi-même,  3°) la confiance en soi. »
L’amour de soi, c’est l’élément le plus important. S’estimer implique de s’évaluer, c’est-à-dire apprendre à se connaître de manière objective, avec ses qualités et ses défauts, ses capacités et ses limites.

La vision de soi, c’est le regard que l’on porte sur soi-même, la vision que nous avons de nous-même. Est-ce que c’est une valeur positive ou négative ?

La confiance en soi, c’est la troisième composante de l’estime de soi. Être confiant, c’est penser qu’on est capable d’agir d’une manière adéquate dans des situations importantes. La confiance en soi peut sembler moins fondamentale, pourtant son rôle est primordial, car l’estime de soi a besoin d’actes pour se maintenir et se développer.

Ces trois composantes ont des liens d’interdépendance ; l’amour de soi facilite une vision positive de soi laquelle à son tour influe favorablement sur la confiance en soi. Lorsque ces liens sont dissociés, cela entraîne des difficultés pour mener une tâche à bien.
Rappelons que le mot estime s’applique également à propos des choses. Cette forme d’estime s’apparente au monde économique. Estimer une chose, c’est l’apprécier par ses différents aspects qui peuvent être : sa beauté, sa valeur sentimentale, son originalité, son prix…
Le verbe estimer vient du latin « aestimare », qui, pris dans le sens d’évaluer, signifie : déterminer la valeur de quelqu’un, de quelque chose, avoir une opinion favorable envers ou sur quelqu’un ou quelque chose.

Je terminerai pour l’instant, en vous confiant que j’ai ressenti un attrait particulier pour le sujet. Pourquoi ? Probablement parce qu’il m’a rappelé mes propres doutes, mes interrogations et mes débats personnels entre mon « moi » intérieur, ma pensée, mon âme et mon « surmoi », c’est-à-dire le petit juge de ma conscience. J’en ai conclu qu’en cherchant à mieux se connaître et en cherchant à s’accepter, on peut faire progresser l’estime de soi, l’estime que l’on se porte. Il suffirait peut-être pour cela de se poser quelques questions :

Quelles sont mes aspirations dans la vie ? Mes envies, mes besoins, mes qualités, mes défauts ? Qui suis-je ? Une bonne ou une mauvaise personne ? Qu’est-ce que je vaux ?Qu’en est-il de mon honnêteté ? De ma conscience ? Du respect de mon prochain ? Et quels sont mes atouts, mes capacités, mes compétences, mon envie d’apprendre, et mon amour de mon prochain ?

(A SUIVRE)

Extraits de restitution d'un débat du café-philo

http://cafes-philo.org/

Avec nos remerciements.

 

Publié dans culturels

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article